Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.
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Proposition d’écriture :
Écrire plusieurs suites de petits textes, d’abord des proses en poèmes qui décrivent la ville par l’intermédiaire d’un personnage de fiction, puis de minuscules tableaux de la vie quotidienne où l’on tente de restituer certains des repères du quotidien de la ville où l’on vit, dans sa solitude. Depuis son quartier, regarder agir quelques-uns de ceux avec lesquels on traite ou de simples passants. Ces figures étranges et l’évocation de la perte reviennent, mais toujours comme des traces de quelque rêve. Une sorte d’autobiographie plus ou moins rêvée, travaillant les effets de réel, jouant avec les temps et les lieux, avec les personnages mis en scène, ce qui permet de renforcer la cohérence à l’ensemble.
On dirait une ville, Françoise Collin, Éditions des femmes, 2008.
Présentation du texte :
On dirait une ville, premier ensemble du recueil, est consacré à Paris : ses habitants, sa diversité, son cosmopolitisme. La première séquence est composée de courts poèmes, la ville est décrite par un je féminin, qui erre dans la capitale. La seconde séquence, composée de poèmes courts, est centrée sur un personnage original : une agente immobilière. La troisième séquence, composée de textes en prose décrivant la vie parisienne, les lieux fameux, des scènes quotidiennes… avec un regard tantôt amusé, tantôt plus grave, qui se pose tour à tour sur « La volière du jardin des plantes », « Beaubourg », le « Parler parisien », « Le voile », « La mort de la voisine »… Chronique d’un été, seconde partie du recueil, est un long poème fragmenté en poèmes courts, évocation délicate et sensible des sensations et des objets propres à l’été. Certains vers reviennent comme des refrains d’un poème à l’autre, suggérant la langueur estivale, ou le caractère immuable de ce qui peuple la saison chaude.
Extrait :
Parler parisien
Il faut qu’on se parle, rappelez-moi un de ces jours, disent-ils d’une voix engageante en s’éloignant. Mais au bout du fil, la semaine suivante, ils sont malheureusement débordés. La voix pointue se fait de glace. J’apprends peu à peu à parler parisien, à faire des phrases qui ne disent rien, des promesses qui n’engagent pas. Je m’habitue. Les mots se séparent du corps comme d’une dépouille.
L’idée
Il y a de la lumière chez vous me dit la voisine d’en face, la femme de l’employée du gaz : c’est sans doute quand vous avez une idée à écrire.
J’ai choisi de vivre dans un pays qui croit à l’existence d’une idée, même pendant la nuit.
Le voile
La nouvelle locataire du troisième étage porte un voile et passe furtivement. Deux ans plus tard, elle est en cheveux et nous parlons de contraception sur le palier ou bien faisant salon au lavoir voisin en regardant tourner le linge dans son eau savonneuse. Ensuite elle déménage pour un plus grand. Je la croise encore au Monoprix. Elle ne me voit pas. Celui qui l’a remplacée hurle la nuit à la fenêtre et son cri remplit la cour. »
On dirait une ville, Françoise Collin, Éditions des femmes, 2008.
Auteur :
Françoise Collin est philosophe féministe, écrivaine et essayiste. Elle a fondé en 1973 les Cahiers du GRIF (Groupe de Recherches et d’Informations Féministes). Elle est l’auteure de plusieurs romans : Le jour fabuleux (1961), Rose qui peut (1963), On dirait une ville, suivi de Chronique d’un été, éditions des femmes, 2008, et de nombreux essais : Maurice Blanchot et la question de l’écriture (1971), Le différend des sexes (1998), Hannah Arendt, Odile Jacob, (1999), Parcours féministe (2005), Le rendez-vous, Tierce, 1988, Repenser la politique, l’apport du féminisme, avec Pénélope Deutsher, Campagne première, 2005.
Liens :
Le site des Éditions des femmes qui publient l’ouvrage de Françoise Collin
Critique du livre de Françoise Collin par Tristan Hordé
Critique du livre sur le blog Les écrits d’Antigone
Un entretien avec Françoise Collin pour mieux connaître son engagement féministe