Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.
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Proposition d’écriture :
Quelques phrases extraites du journal du matin, fragments de commentaires et d’analyses "à chaud" de notre quotidien. Dans cet empilement qu’on opère, les phrases prennent alors la tournure des dépêches d’agences de presse. A force, on entend presque le bruit de la machine, « non un chant mais une basse continue. »
Basse continue, Jean-Christophe Bailly, Seuil, 2000.
Présentation du texte :
« Soixante "chants" de prose coupée forment ici une spirale époustouflante, un récitatif en forme de spirale descendante. Une curieuse guirlande formée de chants autour de la tour décrite par Joyce dans Ulysse, la tour Martello de Sandycove où Joyce plaça le début d’Ulysse. Les chants peuvent se lire comme un journal de bord, une tentative prosodique, une épopée, un roman, un jeu de l’oie, une marelle. Ce sont les déplacements de la tour ("c’est à mon tour d’y voir") qui orientent le récitatif : spirale descendante dont les leitmotive et les sautes engrangent et dispersent le matériau, dans l’espoir d’une nouvelle donne. A côté de la tour, l’araignée orbitèle (celle qui tisse) et la périssoire (celle qui glisse) sont les sœurs de la toupie sonore, tandis que ses frères sont les sombres nuages du temps. »
Extrait :
« chute du cours du blé et des oéagineux papier journal plié en qutre crépon soixante véhicules blindés vendus aux Emirats à deux cents mètres de la ligne d’arrivée huit morts et vingt-six blesés dont deux dans un état désespéré Michelin plus 1,5 selon des sources officieuses les syndicats ne feront pas la loi au finish seuls des dégâts matériels sont à déplorer la délégation a été reçue eh dis donc les cendres du Négus le prix a été décerné au deuxième tour encore une occasion de perdue la nuit on peut voir la coulée de lave tomber dans la mer cinq foyers au moins ont été signalés le souffle a été très puissant un volume global assez faible un bilan désastreux les socio-démocrates vont-ils revenir sur le second marché le festival bat son plein dans la cinquième tous partants nul »
Basse continue, Jean-Christophe Bailly, Seuil, 2000, p. 142.
Auteur :
Écrivain, poète, philosophe. Jean-Christophe Bailly fonde et dirige les revues Fin de siècle (1974-1977) et Aléa (1981-1989) chez Christian Bourgois éditeur, maison dans laquelle il dirige à partir de 1984 la collection Détroits (35 titres parus). Il a été directeur littéraire de 1983 à 1987 chez Hazan, puis directeur de la collection d’histoire de l’art 35/37 (15 titres parus). Jean-Christophe Bailly a publié récemment les essais, La Légende dispersée : anthologie du romantisme allemand (Bourgois, 2001) ’’Panoramique’’ (Bourgois, 2000), Basse continue (Seuil, 2000) et Le Propre du langage (Seuil, 1997).
Liens :
Un artcile d’Emannuel Laugier dans ’’Le Matricule des Anges’’