Mes parents mangent à la maison. Nina nous annonce qu’elle vient passer une semaine à Paris. Le ciel tourne au gris, étrange lumière jaune, qui annonce une soudaine pluie d’orage. Odeur de l’herbe humide après la pluie.
Nous ne mangeons que des pâtes en ce moment. Nina arrive de Nice vers 23h. Elle s’étonne de ne pas voir la télévision allumée en arrivant. Elle nous montre les photographies de son accrochage de fin d’année à la Villa Arson. Arnold s’y trouve exceptionnellement pour un atelier alors qu’elle vient nous voir à Paris. Moustique dans la nuit. Traverser la salle à manger dans la pénombre, nu dans la nuit.
Installation de nouvelles platines RFID à la bibliothèque. Réunion de programmation dans la fraîcheur de l’espace de travail. Restaurant Madame Shawn avec Nina pour son anniversaire. Alice travaille ce soir dans le Foyer de l’enfance des Récollets. Beaucoup de monde sur le canal. L’air est plus frais ce soir. Le pollen pique les yeux. Odeur d’orange qui me rappelle celle de la colle que j’utilisais enfant pour assembler mes maquettes d’avion.
Atelier Stop-motion. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas senti débordé par un groupe d’enfants. Leur énergie difficile à canaliser. L’impression d’une cours de récréation. L’odeur entêtante des fleurs du jardin dans la chaleur du soir.
Départ en retraite de notre collègue Jean-Luc. Ses anciens collègues du réseau viennent le saluer. Repas au Robinet d’or avec les filles et leurs grands-parents. Lancement d’une nouvelle série de textes accompagnés de photographies créées par procuration sur DALL-E. J’avais précisé intelligence artificielle, mais le terme d’Olivier Ertzscheid me convient mieux qui parle d’artefact génératif. Le texte vient réfléchir à haute voix, par la fiction du monologue à ce qui se passe dans la génération automatisée d’images. Ce que cela dit de notre monde.
En préparant le rendez-vous musical de demain à la bibliothèque, je déniche par hasard deux disques du groupe Car Seat headrest, achetés récemment, dont j’ai adoré le dernier album qui me les a fait connaître. En rentrant à la maison, je trouve un énorme carton emballage d’un siège-vélo pour bébé avec ce mot écrit : T’inquiète pas, ça repart demain ! J’éclate de rire tout seul dans l’appartement vide.
Nina repart pour Nice. Se concentrer sur la technique pour oublier la pression. Averse soudaine et violente. Je regarde la pluie tomber derrière la fenêtre. Les passants dans la rue s’abritent en catastrophe sous les auvents des cafés. Touffeur humide insupportable. Bruits des voisins dans la nuit. Fête d’anniversaire lointaine. Je pense à ma sœur.
Au jour le jour : bloc-notes quotidien