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Série photographique à Marseille

La première fois qu’on m’a invité au cipM, à l’automne 2005, je n’étais jamais encore venu à Marseille. Je commençais à publier régulièrement des textes sur mon blog Marelle (à l’époque lointaine hébergé par la plateforme tooblog.fr) et c’est d’ailleurs sur ce thème Web & Poésie que portait la série de ces conférences. Deux jours de colloque sur les rapports qu’entretiennent poésie et internet, inaugurés par une présentation de la nouvelle version du site web du cipM.

Tous les ans, le centre international de poésie de Marseille, organise également une soirée lecture présentée par Jean-François Bory, celle des usagers du cipM. J’ai été invité dans ce cadre le vendredi 25 juin 2010 à une lecture d’extraits de mon texte en cours d’écriture : Les lignes de désir.

Cette année, c’est à l’invitation de Pascal Jourdana, dans le cadre de la résidence d’écrivain d’Anne Savelli à La Marelle (Villa des auteurs) et les 48h Chrono de La Friche Belle de Mai, que je reviens à Marseille.

Notre projet Laisse venir : trajet Paris-Marseille intemporel, d’abord virtuel, puis réel, est également une approche de la ville tout en détours et cheminements, après en avoir rêvé l’accès.

Le texte auquel nous avons participé conjointement Anne et moi, à l’abri de la La Marelle et de La Friche Belle de Mai, sera définitivement terminé d’ici l’été, il prendra la forme d’un livre numérique publié sur nos sites respectifs, ainsi que sur celui de La Marelle.

Ce matin, je suis allé me promener à travers la ville pour prendre des photographies. Depuis La Friche Belle de Mai, je suis remonté par la longue rue Guibal jusqu’à la Gare Saint-Charles, dont j’ai descendu les grands escaliers. Je me suis rendu cours Belzunce. J’ai remonté la rue Colbert (lieu de mon premier hôtel à Marseille). Place Sadi-Carnot, j’ai gravi les marches de l’escalier pour rejoindre le Panier, dans lequel j’ai longuement déambulé (sans oublier de faire un tour à la Vieille Charité, mais le CipM était fermé). J’ai voulu prendre un café Place de Lenche, mais les serveurs commençaient à peine à installer tables et chaises. J’ai poursuivi mon chemin et bu un très bon café chez un torréfacteur de la rue Caisserie.

Descendant sur le Vieux-Port, j’ai découvert qu’il était entièrement en réfection afin de devenir une des plus grandes zones piétonnes d’Europe comme le répétaient les panneaux de la ville, accompagnant le chantier (et le désordre qu’il provoque en ville. Le marché aux poissons n’étaient plus représenté que par quelques échoppes sur le port. Je suis remonté vers le Cours d’Estiennes d’Orves, j’ai emprunté la rue Grignan puis suis redescendu vers la rue Sainte pour y acheter des navettes (tout au bout, touchant au but).

J’ai admiré le port (entr’aperçu la mer) et suis revenu par le Quai Rive Neuve, la rue Vacon (le temps s’était couvert, légère bruine, j’ai accéléré le pas). La Canebière s’est obscurcie soudainement. Il s’est mis à pleuvoir très fort au niveau du Boulevard Dugommier, aux pieds des grandes marches de la Gare Saint-Charles (souvenirs du film de Jacques Demy, la ville est un décor de cinéma) où je me suis abrité le temps que l’averse cesse. Je suis rentré enfin à la Friche Belle de Mai.

Marseille est une ville sans arrêt en chantier. Un chantier dont nous pouvons voir les traces partout. Un chantier qui s’inscrit dans la durée.

J’aime les villes en chantier. Un jour, je crois que j’écris un texte sur ce thème. Ce qui reste m’importe peu, juste la transition, la trace de ce qui se construit, ce qui a lieu c’est le lieu. La forme que nous inventions sans nous voir l’inventer.




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