Les lignes de désir sont des passages coupant à travers parcs et espaces verts, visibles sous forme de pistes de terre mal dégrossies ou chemins de chèvres marqués dans le paysage à mesure d’un piétinement journalier. Tracées par chacun dans une volonté d’arriver plus vite à destination, ou simplement par curiosité, ces lignes matérialisent la force de transformation et de liberté que peut prendre chaque individu sur l’espace urbain.
Les lignes de désir est un projet de fiction, un récit à lecture aléatoire, un entrelacs d’histoires, de promenades sonores et musicales, cartographie poétique de flâneries anciennes, déambulations quotidiennes ou voyages exploratoires, récits de dérives aux creux desquels se dessinent les lignes de désir.
Ce texte se compose d’une suite de monologues qui se font échos parfois dialoguent ou s’interrompent, écriture mosaïque, micros-fictions, ressassement de mots en mouvement dans le sens d’une marche en avant, dans le bruissement, la rumeur de la ville, son quotidien, non pas le spectaculaire de l’actualité mais ce qu’on ne voit pas puisqu’on y est immergé.
Quelques extraits du texte publiés sur Liminaire et d’autres sites :
Le dormeur de ville : Liminaire
Le soleil est haut dans le ciel, c’est un beau jour d’été. Il fait chaud, l’air est lourd, pas un souffle de vent. L’homme dort à même le sol, sommeil d’ivrogne, lourd et fatigué. Il a échoué là, sur le trottoir, sans savoir où il est, ce qu’il fait là.
C’est un lieu que je connais bien, tous les matins le même rituel pour aller prendre mon train, remonter la rue à l’ombre écrasante du bâtiment de la SNCF.
Suivre sa ligne (de conduite) : Liminaire
On marche des heures durant, au hasard des rues et des rencontres. Les bâtiments, les passants, ou le sens de la circulation sont autant de rencontres que l’on fait en ville quand on marche.
À l’ombre : Liminaire
Dans ce passage guère accueillant, qui conduit au parking de cet immeuble sans charmes, ce lieu qui n’est pas un lieu, lieu de transition plus qu’un lieu de passage, tout en longueur, on n’y traîne guère.
Le train-train quotidien : Liminaire
Nous entrons en contact avec l’étrange mystère des espaces qui nous entourent. Sa métamorphose ne l’empêche pas de craindre d’être un jour ou l’autre démasqué.
Vous êtes ici : Liminaire
Cet homme, je le croise dans la rue, familiarité passagère avec lui, les traits de son visage, son expression. Je le connais, mais je ne parviens pas à mettre un nom sur son visage, identifier d’où nous nous connaissons.
Les lignes de désir (extrait 1) : Remue.net
Il avance en se parlant à voix haute. L’expérience de vivre passe par le langage. Saisir et transmettre par l’écriture l’expérience du sensible.
Les lignes de désir (extrait 2) : Remue.net
Tout ce qu’il voit dans la rue, les gens qu’il y croise, les pensées qui lui viennent en marchant, tout ce qui l’obsède ou tend à disparaître, il le note sur un petit bout de papier de couleur qu’il peut détacher aisément et coller sur le mur de son bureau, à son retour.
Une carte est toujours une forme d’abstraction : Vases communicants sur Carnets d’Arnaud Maïsetti
Il faut bien commencer : Vases communicants sur Tentatives de Christine Jeanney
Je suis une ville : Vases communicants sur Omega Blue de Guillaume Vissac
Réflexion sur le projet préalablement parus sur :
Trajets à travers la ville Tentative d’épuisement d’un lieu parisien : Place Stalingrad Récit à lecture aléatoire Contraintes directionnelles Dans l’ouverture d’un autre monde
Lectures du texte en cours d’écriture :
Poésie sur écoute - épisode 165 : Lecture au cipM Les Passagers de la nuit sur France Culture, avec Rebecca Stella et Olivier Claverie (comédiens)
Sites où dériver (liste à compléter) :
Montréal : fiction cellulaire (hypertexte in situ en ligne de BlueScreen, en 2005) Parcours guidés audio et vidéo téléchargeables de territoires par les ambiances sonores Carnets de Deauville Un site blanc Marcher créer City of Memory : New York Écouter Paris DCODD : dispositif de playlists vidéos localisées par le collectif Microtruc. Potential City, projet d’architecture augmentée, installation sonore géolocalisée, se déroule aux Halles de Paris Dans l’interstice de la carte (Carnets de La Grange) de Karl Dubost Entre le monde et les images s’engouffrent nos désirs Carnets d’Arnaud Maïsetti Tiers Livre de François Bon