Samedi 12 octobre 2024
Cet appel d’air et de lumière
Images de l’instant présent #2

Il y a un jeu de lumière et d’ombre. Une pièce qui s’écoule parallèle à cette pièce et quand tu pars de la pièce, un léger déclic et tu tournes. Un visage distinct et la foule, qui se multiplie.

Cole Swensen, Nef, 2005

Cet appel d’air et de lumière

Je continue à scruter l’horizon en espérant voir le fameux rayon vert. Lire dans ses propres sentiments, et dans les sentiments des autres. Il suffirait de regarder de très près et on saurait. Il faut tenir aux bribes, manques, mots écorchés. Pour dire l’émoi la déception l’éblouissement ou la colère. C’est le seul moyen de ne rien négliger, surtout les cachettes les plus évidentes. Trouvant au désir des passages étroits, dérobés, traversants. À force de zoomer quelque chose d’autre m’apparait. Quelque chose que je ne pouvais pas imaginer. Un motif à la fois de réjouissance et d’inquiétude. Un fil lumineux comme le soir les voitures en dessinent dans la lumière des phares. Tiens, tiens, il y a des gens qui ont besoin d’échapper au réel. On a peur, un peu, quand même. Et c’est par le mystère que toujours on fait régner la peur et le savoir ne change rien à cela. La seule note qui convienne. Le sentiment d’être minuscule face au mystère du temps qui passe et qui submerge tout. Ce qui donne de l’air pour supporter ce que la contrainte rétrécit en nous, ce qu’elle épuise. Le miracle d’un corps en crescendo devenant caisse de résonance de tous les oui du monde. L’éclat d’un sourire comme un clin d’œil intérieur. La phosphorescence de leurs regards. La fièvre, la soif de recommencer. Cet appel d’air et de lumière. Tant de chansons à murmurer. Nous nous rattrapons sur les incidents. Les obstacles de la vie quels qu’ils soient. Nous sommes au commencement d’une nouvelle histoire. On a parfois raison de lâcher la proie pour l’ombre. L’invariable géométrie de ses trajets nous surprend. Le miroitement désincarné s’effaçant de lui-même. Son corps béat dans les souvenirs. Sur son visage, les images s’élargissent. J’aimerais être une caméra de surveillance. Sentir éclater le vide immense. L’air d’attendre quelque chose, quelqu’un, dans le vide obscur de la nuit. Rien ne pouvait apaiser le manque. Le point de départ logique de toute forme d’investigation. Un jour je finirai par te connaître.

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