On peut distinguer trois phases dans la production littéraire de Michel Butor, les romans publiés aux éditions de Minuit (La modification, L’emploi du temps), puis les grandes séries poétiques telles Répertoire publié chez Minuit (5 volumes d’essais et conférences), Le génie du lieu publié chez Grasset pour le premier volume, puis chez Gallimard pour les (...)
Tous les jours, souvent même plusieurs fois par jour, se rendre au même endroit, à l’évidence s’y rendre, comme on dirait à bon escient s’y abandonner, abonnés, car nous ne pouvons plus nous en passer, lieu devenu incontournable, comme nous avons besoin de ce temps là, de cette activité là, une respiration dans la journée, une parenthèse, il faut sans (...)
Sans l’ombre d’un doute Avenue Jean Jaurès, Paris 19ème
Une petite fille place sur son visage l’emballage en papier transparent de couleur vive d’un bonbon qu’elle vient de manger et, qu’au lieu de jeter, elle porte par jeu, espiègle, sous ses yeux, devant son nez, collant délicatement le papier sur sa peau moite, l’étirant pour s’en couvrir tout (...)
Françoise Héritier est ethnologue et anthropologue. Elle a succédé à Claude Lévi-Strauss au Collège de France, inaugurant la chaire d’« étude comparée des sociétés africaines ».
Dans Le sel de la vie, [2] ouvrage que m’a conseillé Anne Savelli il y a quelques semaines, Françoise Héritier répond à une carte postale que lui adresse son médecin et ami, le (...)
Cette expérience est un jeu de l’enfance. Se cacher derrière quelqu’un et parler à sa place, lui demander de bouger les lèvres sans prononcer un mot tel un ventriloque, d’articuler en silence, de parler dans le vide, en accompagnant cette pantomime de gestes discrets soulignant ce qu’il dit. Personne ne parle vraiment sans bouger les mains, même de (...)
Dans L’étrange affaire d’Angélica de Manoel de Oliveira, Isaac, un jeune garçon tourmenté qui vit dans une petite ville du Douro au Portugal, photographe obsédé par son art, la photographie, cherche à saisir le monde qui l’entoure. Une nuit, il est appelé pour photographier une morte.
Isaac, photographe obsédé par son art
L’expérience est inédite, (...)
Tout a commencé par des promenades quotidiennes sur les quais de l’Île Saint-Louis. « Le tour de cette île est devenu délicieux pour moi. Tous les jours y sont inscrits sur la pierre : un mot, une lettre exprime la situation de mon âme ». [3] Je n’osais plus y retourner sans toi. Inscrire et réinscrire pour que rien ne soit effacé. Rétif de la Bretonne (...)
Le livre de Jane Sautière Stations (entre les lignes) fonctionne comme un diptyque dont les deux parties distinctes ont des ramifications souterraines.
Dans la première partie du livre, l’auteur situe les transports au centre de son développement en suivant le cours de sa vie, nous faisant voyager de lieu en lieu, de gare en gare, de la ville où (...)
Dans le train samedi dernier, un petit garçon voyage avec son père. L’enfant parle beaucoup, parfois un peu fort. Son père lui demande sans succès de baisser la voix à plusieurs reprises. Un train passe à vive allure, dépassant notre train. Le petit garçon se met à crier très fort, le bruit du train couvrant alors sa voix. Puis il se tourne vers son père (...)
Décors de façade : pièges à fantômes. Rue de Boulainvilliers, Paris 16ème
Certains arrondissements ont des aspects insolites, les façades aux allures de décors : impasses, trompe l’œil, publicités murales, angles d’immeubles en biseau, à la poursuite des fantômes qui hantent les immeubles étroits, en forme de pointe à l’angle des rues. « Formant un (...)