L’autre chemin possible
Je me rends en métro dans ce quartier que je ne connais pas bien. Je visite le lieu en écoutant des lectures de textes sur le parcours. Au moment de rentrer, Anne et Joachim, mes guides du jour, me conduisent jusqu’au métro à proximité du restaurant où ils vont s’acheter à manger. Ce n’est pas la même ligne de métro que pour (...)
Remplacer le sens par le signal
Un sentiment d’impuissance qui découle curieusement d’une forme d’impunité. Rien ne les arrête. Ils ne se remettent jamais en cause. Ce sont toujours les autres les fautifs, ceux qu’il faut craindre, repousser. Et si on tente d’élever la voix, de se rebeller, si on essaie de répliquer, d’affirmer notre désaccord, un (...)
Hurler sans bruit
Sur les murs, des tags écrits à la hâte, parfois à peine lisibles. Slogans rageurs. Les traces de fumée noir d’un incendie rapidement maîtrisé, le long de la façade d’un immeuble, rongent ses deux derniers étages. Les panneaux des élections législatives devant l’école ont été recouverts d’inscriptions répétées sur chaque candidat. Les (...)
Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux.
« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».
Jorge Luis Borges, Fictions
J’admire la Seine en silence. Je ne peux m’empêcher de (...)
Au fond de l’inconnu
Je suis parti me promener le long du Canal de Saint-Denis. J’avais prévu d’utiliser un Vélib pour filmer des plans à vélo. Mais dans les stations croisées sur mon chemin, les rares vélos disponibles ne fonctionnaient pas. À chaque fois que je posais sur la borne la carte que m’a laissé Caroline pendant son séjour en Corse, la même (...)
Principe d’équivalence
Dans la salle à manger, Alice a déposé l’ensemble des cartons de son déménagement. Ses affaires, livres, vêtements, bibelots, vaisselles, tiennent dans des sacs, des cartons de différentes tailles, installés sur des chariots, des diables ou à même le sol. Un amoncellement qui recouvre l’espace du salon devant la bibliothèque basse, (...)
Le point aveugle
Dans un pays étranger, en plein hiver la nuit, traqué par des personnes, trois hommes, une femme, qui m’empêchent de prendre les photos que je souhaite sur mon parcours. Je ne réussis pas à photographier par exemple la gare dans laquelle je me suis réfugié pour leur échapper, la verrière qui se reflète au sol sur une immense flaque (...)
Tomber des nues
Je n’ai pas vu tout de suite le lien entre les deux événements. Dans l’entrée de notre immeuble ce sachet beige ramolli aux allures disgracieuses d’un préservatif usagé, scotché sur le montant métallique des boîtes aux lettres, avec ce mot écrit à la main qui l’accompagne, des voisins se plaignant que des importuns jettent tout et (...)
Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux.
« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».
Jorge Luis Borges, Fictions
Il n’y aura pas de journal ce mois-ci. Les images que (...)
Staying alive
Un endroit banal dans Berlin que le film Ondine de Christian Petzold rend particulier, surprenant, c’est le lieu de rendez-vous où les personnages se retrouvent, se perdent de vue, se font des promesses, des adieux, se menace d’y mourir, de partir ou de revenir, un lieu chargé de ces gestes traversés par des émotions qui n’existent (...)