VIII
Revenir avec Caroline sur les lieux d’une précédente promenade en solitaire. Chapelle Charbon. En quelques mois le lieu s’est dégradé. Vitres brisées sur le chemin. Un jeune garçon s’amuse à faire rouler son skateboard rouge sur un banc en bois. La peinture d’un mur qui s’écaille et laisse apparaître la forme d’un pays imaginaire ou ma silhouette (...)
VI
Le vent froid chasse les nuages. Restaurant thaïlandais. Repas de famille. Larmes du tigre. Vaguelettes étincelantes à la surface du canal Saint-Martin. Du monde assis sur les quais discutant au soleil. Nuages roses qui virent oranges dans le ciel bleu nuit. Les phares blanc des voitures. Un homme dort sur le trottoir, devant une bouche d’air (...)
V
L’heure du départ. Au dernier moment. Presser le pas. Acheter un ticket SNCF à la Gare Magenta pour aller à Combs-la-Ville. Une jeune femme souriante derrière la vitre de son guichet parce que la machine est hors service. Dans le train, impossible de se concentrer sur la lecture de mon livre. Les conversations des passagers dans le wagon qui (...)
Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux.
« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».
Jorge Luis Borges, Fictions
Seuls, tous les deux, après le repas de la (...)
IV
Je reviens en rêve à Tournon-Saint-Martin à la recherche d’un lieu que je voudrais retrouver. Je conduis une voiture. Un arbre aux racines dénudées se reflètent sur la surface limpide d’une pièce d’eau. Je veux le filmer en effectuant une marche arrière, mais la caméra ne fonctionne pas. J’appuie désespérément sur le bouton, rien n’y fait. J’ai oublié (...)
III
Retour du froid. Ciel bleu ce matin. Première fois depuis le début du mois. Au fil de notre promenade à marche rapide les premiers nuages nous rejoignent. Le vent semble nous porter. Direction Buttes-Chaumont. Les arbustes en fleurs. Rose, jaune. Le Pont des suicidés est fermé depuis plusieurs mois. C’est nous ou le paysage qu’il photographie ? (...)
II
Aérer la chambre. L’air frais s’insinue dans la pièce, fenêtres ouvertes. Les cloches des églises sonnent en chœur dans le lointain. Une page se tourne. Il faut enchaîner. Tout peut basculer en un instant, rares sont ceux qui parviennent à maîtriser leur vie. Sur une fragile ligne de partage. Une œuvre in situ rue Chapon. Une plaque de bois décorée. (...)
I
Ciel blanc teinté de gris. Les nuages se devinent à peine. Le vent se lève, tremblotant. La douceur de l’air fait oublier les rigueurs prévisibles de l’hiver. Ce qui change dans la continuité des jours bouleverse notre quotidien sans que la plupart des gens autour de nous ne s’en rende compte. La joie vient toujours après la peine. Dans le jardin (...)
Rien ne distingue les souvenirs des autres moments : ce n’est que plus tard qu’ils se font reconnaître, à leur cicatrice.
La jetée, Chris Marker
Un texte composé de phrases qui décrivent la journée dans le désordre de leur surgissement, la variété des sensations, des émotions, des pensées en arrière plan, des interactions, des attentes et des remords, (...)
Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux.
« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».
Jorge Luis Borges, Fictions
Sur Twitter, en réponse à Olivier Ertzscheid qui (...)