« Quand nous pensons à quelque événement futur, nous le plaçons dans les lieux où nous le rêvons dans les conditions présentes, et quand il arrive nous sommes dépaysés. »
Carnet de jeunesse de Gustave Flaubert (N.V. I, p. 4)
Né en 1821 à Rouen, l’écrivain Gustave Flaubert a passé l’essentiel de sa vie en Normandie et principalement dans la capitale normande. À Rouen, il est possible de visiter certains lieux où a vécu ce monument de la littérature française et d’en découvrir d’autres, plus récents, qui s’inspirent directement de lui.
Entre juillet et octobre 2021, j’ai créé un parcours sonore autour de Gustave Flaubert pour les bibliothèques de Rouen, dans le cadre du bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert en 2021.
Les sons se déclenchent, se modulant lors du parcours en fonction de la localisation du marcheur équipé d’un smartphone et d’un casque audio lui permettant de générer son propre parcours sonore. Il s’agit de capsules sonores (prises de sons effectuées sur place, lectures d’extraits de textes de Flaubert, et d’un récit écrit spécialement pour l’occasion) La ville c’est moi : Flaubert à travers Rouen, géolocalisées dans l’espace public, dans un parcours de 2h environ, à travers la ville de Rouen, proposant une immersion dans un paysage sonore à entrées multiples dans lequel passé et présent, réalité et fiction vont se rencontrer.
Parcours à travers Rouen :
Visite en ligne ou sur place : 2h - 6km
Introduction
1. Square Charles Verdrel
2. Musée des Beaux-Arts
3. Lycée Corneille
4. Museum d’Histoire Naturelle
5. Place du Boulingrin
6. Rue Eau de Robec
7. Place des Carmes
8. Cathédrale Notre Dame
9. Opéra de Rouen Normandie
10. Palais de justice
11. Musée Gustave Flaubert
Parcours sonore à écouter dans son intégralité : 1h
Une écriture sonore et visuelle de l’espace perçu mais aussi de l’espace mental, intérieur : le paysage de notre perception, de nos sensations. Tension vers la poésie, s’enfoncer dans le paysage, avec des textes courts, passerelles entre peinture et promenade, photographie et souvenirs. Sensations sur le temps qui passe, la marche dans la ville, dans ses jardins, la création, la pensée. Le lieu et le lien qui nous y unit, dans le temps et dans l’espace. Une invitation à déambulation sonore : espace à explorer, parcours d’écriture, de lecture et imaginaire mobilisé.
« Antoine rêve qu’il est Antoine. Le réfléchit. Rêve de confort, croisières luxueuses ; cette mobilité est un équivalent supérieur de l’immobilité. Lorsque nous en serons au chapitre de l’orgueil, la science nous apprendra que l’immobilité n’est jamais qu’une apparence, que la Terre tourne elle-même et que, même quand nous croyons ne pas bouger, nous sommes toujours en mouvement par rapport à quelque chose. Tchouang-Tseu rêve qu’il est un papillon qui rêve qu’il est Tchouang-Tseu. Antoine rêvant qu’il est Antoine nous montre que le personnage auquel nous commençons à nous identifier est lui-même en voie d’identification. Le lecteur s’aperçoit qu’il rêve qu’il est Antoine. »
Improvisations sur Flaubert, Michel Butor.