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Au jour le jour #20

XX

Montée vers Castello pour observer le Couvent des bénédictines, en contrebas dans la vallée. À la maison, en écoutant Altamiria Oriole de Woodkid, extrait de l’album For the Birds volume 3, se mêle la trille répétitive de l’oiseau qui tous les soirs chante dans le pin parasol du jardin voisin.

Rater l’aube de peu, le soleil se lève, sa lumière orange, sur l’image on dirait un soleil couchant. Je me recouche. Très beau soleil aujourd’hui. Baignade. Plage de Galets. Le bruit si particulier de la mer sur les galets. L’eau est fraîche mais quelle joie simple. Café U scalu. Marché de produits locaux. Nous mangeons sur notre balcon au-dessus de la mer comme tous les jours. Je propose à Caroline que nous allions à pied jusqu’au cimetière de San Martino di Lota où sa mère Eugénie est enterrée. Nous redescendons jusqu’à Miomo. Glace sur la plage. Église de Lavasina. Bus au retour.

Temps gris toute la journée. Pluie par intermittence. La Normandie en Corse. Journée de travail avec Caroline. Chacun de son côté de la table, derrière son ordinateur. Notes de lecture pour la prochaine commission du CNL. Bas et gris, le ciel sombre dans la mer. Sur la grève avec les galets. Quelque chose a commencé ici il y a des siècles.

L’air est lourd malgré le vent et les nuages bas. Nuances de gris sur la mer. J’enregistre le bruit des oiseaux dans les arbres, des vagues qui s’échouent sur les galets. Nous sommes en résidence, répète Caroline.

Journée à Bastia. Café de la Paix. Les serveurs sont jeunes et portent des vestes floquées au nom du café entouré d’un cœur rouge. Des fleurs artificielles sur la devanture. Tournage d’une nouvelle série de Pierre Leccia en Corse : Plaine Orientale sur la place du Vieux-Marché. Promenade dans les ruelles de la Citadelle. J’appartiens à n’importe où. Dîner entre amis. Le paysage de la vallée de nuit, éclairé par les phares de la voiture.

Averses de pluie. D’habitude, je serais navré de ce temps en Corse, mais là c’est comme si je me retrouvais en Normandie. Promenade dans le jardin d’Erbalunga. Odeurs de la terre mouillée, des feuilles d’oliviers, de chênes, de pins. Les oiseaux chantent dans les arbres. Les fleurs de jasmin embaument l’air. Vu Roma, le film intimiste d’Alfonso Cuarón, tissé de nuances, de finesse.

Un peu mal au dos ce matin. Le temps se rafraîchit. Visite de la maison des parents de Valérie, en travaux, à Brando. Retour à pied. Herbes humides et flaques d’eau. Difficile d’abandonner demain notre balcon sur la mer. Tempête cette nuit, la mer déchaînée. Les vagues d’écumes blanches, leurs rouleaux assourdissants.

Au jour le jour : bloc-notes quotidien

Paris, le 19 mai 2016

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