Chantier place de Stalingrad, février 2012
Je ne regarde plus la ville de la même façon. Ce qui attire désormais mon attention est ailleurs. La ville en cheval de bataille, chantier à ciel ouvert. Ce qui s’écrit plutôt que ce qui est écrit. La ville est un trouble. Un texte à trous.
Chantier place de Stalingrad, février 2012
Un travail de l’écriture, qui cherche à faire reculer les limites du possible, en visant une transformation, restreinte certes, mais bien réelle.
Chantier place de Stalingrad, février 2012
L’addition des expériences ne tombe jamais juste. Si vous cherchez bien, vous verrez des visages.
Chantier du tram, Gare SNCF de Pantin, février 2012
La dialectique est partout. Et la marche est un trou noir à métaphores. L’incohérence d’une trajectoire peut menacer l’ensemble.
Chantier place de Stalingrad, février 2012
La ville se livre devant nous entre parenthèses. Cet entre-deux, sur lequel tout texte se construit, qui nous permet d’écrire un texte à partir d’autres textes, est cet espace de transition qu’en architecture on nomme dent creuse.
Chantier Chaufferie du Canal de l’Ourcq, février 2012
Le brassage favorise également la régularité de la transformation dans toutes les couches de son activité créative et permet d’obtenir un recyclage de qualité homogène. Mais le résultat ne compte pas. Ce qui reste m’importe peu, juste la transition, la trace de ce qui se construit, ce qui a lieu c’est le lieu. La forme que nous inventions sans nous voir l’inventer.
Chantier place de Stalingrad, février 2012
Ce que je vois, les souvenirs que cela éveille en moi, ce à quoi cela me fait penser, et comment ces pensées transforment à leur tour mon regard. Ce que je vis. Ce que je vois. Ce que je pense. Journal du quotidien (en ordre de bataille) repris entre les lignes d’un temps qui le dépasse, le transforme. A l’affût de ces transformations : toutes ces choses composent un ensemble hétéroclite, multicolore, polyphonique. Devant cet amas les saisons se couchent sans connaître leurs motivations.
Chantier place de Stalingrad, février 2012
Monde en métamorphose qui m’avale. Avec le temps suspendu qui déborde des lignes. La ville me construit.
Ce texte a été publié pour la première fois par Piero Cohen-Hadria sur son site « Pendant le week-end » pour les vases communicants de mars 2012, tandis que j’accueillais son texte sur mon site.