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En lisant en écrivant : lectures versatiles #32

Philippe Aigrain s’est fait connaître par ses ouvrages et ses prises de position sur la défense des libertés, des communs culturels, du domaine public, du partage à l’heure du numérique et pour sa poésie. Avec ce premier roman, il mêle plusieurs voix qui se croisent dans un univers labyrinthique. Un homme reçoit un message énigmatique d’une femme qui prétend être sa sœur et lui demande de l’aide. Elle lui rappelle cette sœur imaginaire de son enfance. Les services de renseignements sont sur le qui-vive suite à la disparition et aux suicides d’hommes ayant été approchés par des femmes sans identité, intraçables, dont le seul point commun est d’être ébahies. Un roman sur la surveillance généralisée et les modifications qu’elle induit sur nos comportements, notre identité, notre rapport à l’autre, dont la poésie nous invite à nous laisser surprendre, à rester ouverts aux autres, disponibles et généreux, en un mot ébahis.

Sœur(s), de Philippe Aigrain, Publie.net, 2020.


Extrait du texte à écouter sur Anchor




« 19. Lui

J’ai déjà eu cette sensation ou une qui lui ressemblait. Un vertige délicieux et légèrement terrifiant mais pas assez pour être dissuasif. En italien, il y a ce mot : innamorarsi. Plus complexe qu’il n’y paraît puisqu’innamorare, c’est enchanter, charmer, au sens fort des charmes et philtres. Donc innamorarsi, c’est se faire tomber amoureux soi-même de quelqu’un d’autre. Il y a bien [s’]énamourer, mais en français et en anglais courant, c’est plus direct : on tombe. Amoureux. D’où le vertige. Une photo, cela fait partie des charmes modernes, même si celle-là est étrange, très différente d’une qu’on aurait trouvée sur le web et qu’on consulterait pour se remémorer un visage dont les traits s’effaceraient après une trop brève rencontre. Je me demande qui l’a prise. C’est de trop loin pour que ce puisse être un selfie, même avec une perche. Peut-être a-t-elle demandé juste à un passant, ce qui expliquerait ce regard inquiet, cet air presque absent. Ou alors quelqu’un l’a prise sans qu’elle le sache et ce ne serait pas elle qui aurait déposé la photo. Oui, ça doit être ça. Mais alors ça voudrait dire que quelqu’un nous manipule tous deux. Un scam sororal, c’est plus étrange encore, mais aussi ouvert à une manipulation externe. En tout cas, la combinaison des deux semble efficace malgré mes doutes sur l’origine des charmes. Provoque une obsession constante, ou plutôt sans arrêt répétée, la constance est toujours relative, elle n’exclut pas l’intermittence, sinon comment diable pourrait-on dire qu’il y a répétition. Il faut prendre en compte ces moments entre les répétitions, où ce qui nous obsède nous fait défaut. On estime souvent que l’obsession est pénible, mais là, franchement, ça se discute, c’est évidemment au contraire parce qu’il est délicieux de revenir à son objet qu’on y retourne sans cesse. Mais je m’égare en m’éloignant de mon égarement, revenons-y. Je ne cesse de vouloir consulter la photo. L’obsession me rend inattentif. Estelle s’en est rendu compte. Estelle, c’est ma navigatrice au long cours. Tout le contraire d’une sœur. Une étrangère familière et secrète, lointaine et proche. Je prête peu d’attention au supposé caractère incestueux des amours entre frère et sœur puisque je sais bien que je n’ai pas de sœur, et rien ne laisse supposer que message ou photo m’énamoureraient vraiment de celle qui me manque. Enfin, j’y prête tout de même attention puisque j’en formule ici la dénégation. Mais je ne m’y arrête pas.

Donc je résume. C’est elle, celle de la photo, qui doit me trouver, mais moi, je dois la reconnaître. Si elle me cherche, soit elle va me faire attendre, soit le problème, c’est de se rendre trouvable. Parce que dans l’état, rester à attendre qu’on vous trouve n’est pas très satisfaisant. D’où la solution d’errer systématiquement. D’accord, pendant qu’on erre quelque part il se pourrait qu’on vous cherche – ou pas – ailleurs. Mais ça calme, d’errer. C’est favorable aux hallucinations brèves, l’entr’aperçu d’un visage vite caché derrière des passants, un kiosque à journaux, une palissade de travaux. Il réapparaît et nous voilà confondus de notre confusion. En projetant ainsi son visage sur celui d’une tribu aléatoire de femmes et parfois d’hommes, c’est comme si j’incorporais une sorte de multitude à un amour dont je n’ai pas la moindre idée de s’il pourra jamais exister au-delà de l’effet des charmes modernes. En fait ce dont j’ai peur, ce n’est même pas de perdre cet amour encore si peu consistant, c’est de manquer une sœur manquante.

20. Elle

Ma pile de billets est assez épaisse, mais elle ne va pas durer éternellement. D’autres considérations m’amènent à penser que je ne suis pas destinée à m’éterniser ici. Il y a mon nom sur la boîte aux lettres, j’y retrouve de nombreux prospectus, mais aucun courrier de la compagnie d’électricité, même pas d’informations de l’agence qui gère la copropriété au-delà des rappels à l’ordre, distribués dans les boîtes aux lettres, de trier ses ordures, de bien refermer la porte, de ne pas faire de bruit après 22 h et de ne pas laisser les enfants jouer au football dans la cour. Et pourtant les électrons continuent à circuler dans les fils et l’eau à couler du robinet, je n’ai fait l’objet d’aucune remontrance qui me soit spécifiquement destinée, les autres habitants me saluent sans que rien ne manifeste une interrogation sur le caractère légitime de mon occupation du lieu. Il a fallu pour cela que quelqu’un s’en occupe pour moi ou au moins s’en soit occupé pour une certaine période. Qui cela peut-il être alors que je ne connais personne, personne en tout cas qui aurait des raisons de prendre un tel soin de moi ? Est-ce pour que je ne me sente pas en dette qu’on me laisse ainsi dans l’ignorance ? Ou plutôt pour que je n’aie aucune attache ni aux choses ni à des êtres, que je me présente devant ceux que je rencontre avec quelque chose en moi qui les découvre dans une absolue nouveauté, chacun comme une terre inexplorée ? Ce n’est pas moi qui suis neuve, c’est mon regard sur eux qui l’est parce qu’il ignore tout d’un avant dont pourtant la mémoire de mon corps est peuplée. Je ne peux rester dans cet état sans en souffrir de plus en plus et je pressens pourtant que c’est nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Dans ce tiraillement, une étrange pensée m’est venue, suis-je la seule, ou bien d’autres sont-ils pareils à moi ? Et si je pouvais en rencontrer une, car j’y pense comme à d’autres femmes, la reconnaîtrais-je ? Et pour commencer, comment la rechercher, si j’étais une autre, ne sachant de moi rien d’autre que la semblance de ce qui nous fait autres, où se diriger pour me retrouver ? Ni l’âge, ni l’apparence ne me seraient d’un grand secours, sur une fiche on mettrait âge moyen, sans signes particuliers. Qu’aurai-je donc de particulier si ce ne sont pas des signes, s’il ne s’agit pas de l’apparence, de quelle autre manifestation de mon être au monde et aux autres ? Je suis désœuvrée, il y a tant de gens qui le sont, mais mon désœuvrement s’accompagne d’une intense curiosité, manifestation de mon regard de nouveau-né sur le monde. Certes je pourrais me rendre plus visible, plus démonstrative dans mon inhabituelle nature, mais si je le faisais est-ce que cela ne trahirait pas justement cette nature furtive ? Parfois, je me sens tiraillée jusqu’à la déchirure entre deux injonctions qui émanent de quelque chose en moi ou que je ne fais qu’imaginer, il faut que l’on me trouve, le quelqu’un pour qui je suis là ou une pareille à moi et il faut qu’on ne me trouve pas, mais qui ne doit pas me trouver et pourquoi cela serait-il un problème si ce qui me trouvait ? Tout cela accentue un désarroi qui doit se lire sur mon visage, parfois j’ai l’impression qu’il exerce sur ceux qui me croisent une attraction dont je ne sais pas si elle provient de la fragilité perçue de mon être ou de la séduction d’un danger que je porte en moi sans en connaître la nature, d’une intensité qui manque aux vies ordinaires que pourtant j’envie et qui envoie le message d’une promesse muette. Est-il possible que quelqu’un à qui rien n’arrive et qui fait si peu semble avoir un destin enviable ? Ou est-ce la certitude que ce rien doive se briser dans une révélation soudaine, voire que justement parce que je ne suis porteuse d’aucune signification, chacun puisse projeter sur moi celles dont il est porteur, pour m’aimer ou me haïr, me protéger ou me détruire ?

21. Eux

– On a eu les premiers résultats de détection d’ébahies. Les collègues tombent sur les mêmes problèmes que pour la détection de personnes s’apprêtant à commettre des attentats. On essaye de détecter des événements rares avec des techniques par nature imprécises. Les images de caméras de surveillance ne sont pas du tout calibrées, prises d’angles obliques ou surplombants, je ne sais même pas comment ils peuvent prétendre détecter quoi que ce soit. Et ensuite il faut encore matcher ces images avec les photos dans la base des cartes d’identité. Même si on croit qu’il y a plus d’ébahies que de personnes passant à l’acte terroriste, ou bien on ne va détecter personne, ou bien il y aura plein de fausses positives, d’images de personnes ayant des signes d’ébahissement et possiblement semblables à celles de fiches suspectes. Ne détecter personne, ce n’est même pas envisageable, vu le prix qu’on paye les prestataires de traitement d’image. Donc, il faut trouver un moyen de vérifier, et la seule façon, c’est de repérer les femmes qui ont généré des détections dans les images de caméras de surveillance et de vérifier leur identité.
– Remarque, les fausses positives ne le resteront peut-être pas longtemps. Au troisième contrôle d’identité sans motif, elles devraient avoir l’air sérieusement étonnées.
– Roger, vous croyez peut-être faire du mauvais esprit, mais en haut, ils ont déjà théorisé tout cela. Le chef du pôle sécurité intérieure au ministère appelle ça la révélation de culpabilité potentielle. Il y tient beaucoup.
– Et le protocole, alors ?
– Là, Roger a raison, ce sera des contrôles d’identité. On va se centrer sur des femmes qui ont généré plusieurs positifs au même endroit, dont on sait où on a une chance de les repérer avec nos algorithmes à nous, le bon sens humain. Pour celles-là, on aura établi une liste de toutes les fiches qui pourraient correspondre à leur image et identifié celles pour lesquelles on soupçonne qu’il n’y a pas eu de demande de cartes. Si le contrôle nous donne l’identité d’une de ces fiches, bingo, on en tient une et on l’amène au centre pour vérification. Sinon, on note l’identité pour estimer si l’erreur provient de l’algo de détection ou de l’appariement. Même si la loi nous permet maintenant de contrôler l’identité sans motif presque partout, on fera tout ça en douceur, comme lorsque les gendarmes font faire des contrôles routiers aux nouvelles recrues, on déguisera ça en séance de formation, avec un inspecteur en civil et un jeune en uniforme. Avec le maximum de politesse. Et pour une fois on ne nous reprochera pas de faire un contrôle au faciès, il semble que les apparences des photos dans les fiches fassent une place aux minorités visibles exactement conforme à leur fréquence dans la population, cette donnée qu’on n’est pas censé connaître, mais qu’on a évalué aux erreurs de classification des apparences près, c’est-à-dire genre un facteur deux.
– Tout de même, un contrôle entièrement basé sur la reconnaissance faciale dans des images de télésurveillance, si on veut prétendre que ce n’est pas un contrôle au faciès, il va falloir des arguments solides.
– Roger, vous savez très bien ce que je veux dire. Maintenant, ce n’est pas tout, et là, c’est pour notre pomme pas pour les commissariats de quartier. On nous a demandé de revoir tous les cas de suicides d’hommes et de déclarations de disparition de femmes depuis un an en étudiant s’il pourrait y avoir un lien avec notre dossier. Ça fait environ 7500 cas de suicides masculins et presque autant de disparitions en ne comptant que les majeures. Mais on devrait pouvoir éliminer la plupart des cas par un simple examen du dossier.
– Ça me rappelle la grippe de 1976 aux États-Unis, quand on a commencé à rendre publique la possibilité que le vaccin administré ait causé des syndromes de Guillain-Barré et qu’on a appelé au signalement de tous les cas possibles, leur nombre a été multiplié par dix.
– Roger, on sait que vous êtes statisticien et que vous avez de la mémoire. Mais ces qualités seraient mieux mises à profit si vous nous aidiez à traiter ces milliers de dossiers en vitesse.

22. Lui

Je décide de revenir au lieu de mon égarement. Il est plus difficile qu’on croit de se perdre volontairement. J’erre en rues et carrefours. Dans la trop familière artère conduisant à la Porte, on a inséré entre les maisons mitoyennes aux façades plates des immeubles disproportionnés, parfois en retrait pour ménager des jardins sur rue vite devenus espaces délaissés ou entourés de grilles. Je l’ai parcourue tant de fois que son déjà-vu est propice à ces attentes où l’on essaye de se rappeler ce qui va suivre ; est-ce juste après ce carrefour qu’il y a cette immense librairie et quelques dizaines de mètres plus loin une autre ? Même les rues perpendiculaires où je me réfugie, certaines sans doute très anciennes, ne sont pas propices à l’égarement, tout au plus y éprouve-t-on une nostalgie pour ce qu’elles ne sont plus. Une ville où on ne se perd plus a effacé les traces de son histoire, tous ces empilements qui la constituent en un gigantesque palimpseste illisible où les bâtiments se sont ajoutés à ceux existants, ont changé leur destination, fait leur nid dans leurs interstices, où une rue est devenue passage, un extérieur intérieur, un terrain vague jardin, puis à l’occasion d’une destruction une place a émergé en cœur d’îlot. Ne retrouvant plus le lieu où je m’étais senti perdu, je consulte son emplacement noté sur mon plan. Je suis passé tout près sans rien ressentir de particulier. On y accède par un passage dont l’entrée est discrète, un architecte y ayant inséré de petites constructions contemporaines entre les maisons à un ou deux étages de l’Est parisien, rare geste pour refaire la ville, réparation douce, comme on place une pièce sur le trou au coude d’un pull, qui avec le temps paraîtra avoir toujours été là. Au terme du passage, une courette arborée, propice à l’égarement parce que, placé en son centre, on ne voit plus le débouché du passage mais seulement divers cheminements qui paraissent tous conduire à des espaces privés. Deux enfants y jouent. Une petite fille de peut-être six ans et un garçon plus petit que je décrète être son frère. Originaires du sud de la Méditerranée, la petite fille avec un accent parisien et le petit garçon un accent de petit garçon.
Dans mon enfance, on aurait appelé ça jouer à la marchande. Elle a disposé sur une caisse retournée un ensemble de cailloux, de bouts de bois et d’objets récupérés dans le container à couvercle jaune du recyclage. Par moments elle tient un stand au marché, annonçant les produits, un kilo de pommes de terre, elles sont belles mes carottes, à d’autres elle fait le caissier de supérette qui tient lieu aujourd’hui d’épicière énonçant les produits en tapant leur prix, deux boîtes de petits pois, des flans au caramel. Le petit garçon ne paye pas en pièces ou en billets mais en exercices imposés, un tour de la cour en sautant à cloche-pied, un bisou à un morceau de bois présenté comme une limace, rester debout sur un pied pendant qu’elle compte jusqu’à vingt. Le garçon s’y prête, le caractère rituel de ces exercices semblant compenser l’humiliation. Ils n’accordent aucune attention à ma présence, sont dans leur monde, je ne suis qu’un décor, immobile. Est-ce donc cela que j’ai perdu en n’ayant pas de sœur ? Et qu’en retrouverai-je s’il m’en m’apparaissait une autrement que sous forme d’email indésiré et obsédant ?

23. Elle

Je crois lire de la peur dans les yeux des autres, je la devine dans un évitement, un regard fuyant. Serait-ce un crime que j’ai commis sans le savoir et dont je porterais les stigmates discrets comme une tache de sang mal effacée ? Ou pire encore quelque chose de ce que je suis, de mon être qui serait si étrange ou effroyable ? Seul le souvenir de l’enfant qui a posé sa main sur mon genou dans le square, de sa calme confiance, éloigne de moi ces pensées, mais si ce n’est pas quelque chose de moi, de quel étrange préjugé pourrait provenir la peur. Mon apparence me paraît banale.
J’ai peur de la peur que je cause. Celle de l’homme dont j’avais surpris le regard qui m’avait ému parce que je l’avais imaginé porté sur moi. Mais ce n’est pas mon émotion qui lui a fait peur, c’est ce qu’il a pris comme un reproche, il s’est senti surveillé, surpris dans son désir. C’était peut-être plus de la honte que de la peur. Pour le jeune homme dont j’avais recherché l’attention et qui m’a embrassée, je suis sûre. Je me suis ouverte à lui et c’est cela même qui lui a fait peur, pas l’ouverture mais ce qu’elle révélait. Si je lui avais juste dit ne pas avoir souvenir d’un baiser avant celui-là, sa peur aurait-elle été la même ? Perdre la mémoire serait alors moins effrayant que de n’avoir pas de passé. Peut-être aurait-il imaginé que je trouvais ce baiser sans pareil à ceux d’avant, un demi-mensonge puisque je n’ai la mémoire d’aucun mais que mes lèvres, ma langue, mes mains derrière son cou, mes cuisses contre les siennes n’avaient pas besoin de souvenir pour savoir où se placer. Ou alors n’ai-je pas encore appris ce demi-mensonge que tous maîtriseraient, mais qu’est-ce qui m’aurait retenu de l’apprendre ? Peut-être cette peur que je cause est-elle juste un vertige. En raison de mon âge apparent, il m’attribuait sans doute une expérience dont je l’aurais fait profiter et se retrouvait soudain à fronts renversés le plus expérimenté, étant lui depuis plus longtemps que je ne suis moi. Le vertige c’était celui de mon désir, sans mots capables de l’exprimer, sans mémoire de l’avoir déjà eu, comme une transformation de tout mon corps, une dissolution muette où il nous entraînait et dans lequel sans doute il aurait pu se laisser aller si je n’avais pas interrompu notre fusion en la commentant.
Quelque chose me dit qu’il faut conserver ce gouffre en moi, que c’est le cadeau que je peux faire à ceux que je rencontre mais que bien peu sauront le recevoir. Sans doute est-ce à cela que je reconnaîtrai celui pour lequel je suis ici, un drôle de mot, il paraît qu’on dit être d’ici lorsqu’on y est né, mais je ne suis ni d’ici, ni d’ailleurs, du moins que je sache. Pourtant, je ne suis pas sûre que ce gouffre soit celui du désir que j’éprouvais pour le jeune homme, il est peut-être d’une toute autre nature, que je n’ai pas encore découverte. »

Sœur(s), de Philippe Aigrain, Publie.net, 2020.

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