| Accueil
Il est temps de reprendre pied sur terre

Le fil d’actualité s’est enflammé hier sur les réseaux sociaux à propos de la sonde européenne Rosetta qui a réussi a poser en douceur son robot atterrisseur Philae, à la surface de la peu hospitalière comète Tchourioumov-Guérassimenko. Une opération inédite dans l’histoire de l’exploration spatiale.

Devant cette effervescence, je ne peux m’empêcher de relier cet événement dont tout le monde vante la dimension historique à l’annonce de l’accord entre les États-Unis et la Chine sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, parue dans le Journal Le Monde :

Un an avant la conférence sur le climat prévue à Paris à la fin de 2015, Pékin et Washington sont parvenus à un accord, mercredi 12 novembre, pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les deux premiers pollueurs de la planète représentent à eux seuls 42 % du total des émissions de CO2.

Je pense alors aux récentes préconisations du Giec.

Comète Tchourioumov-Guérassimenk photographiée par la sonde européenne Rosetta

Les comètes sont comme des vestiges de la matière primitive. Cette mission d’archéologie spatiale, entamée en 2004 avec le lancement de Rosetta, cherche à percer l’évolution du système solaire depuis sa naissance. Le robot Philae a pour mission de forer le sol de la comète et de trouver un matériau organique qui pourrait donner des clés pour comprendre l’apparition de la vie sur Terre.

Conséquences du réchauffement climatique sur l’homme et la biosphère. Au-delà des conséquences directes, physiques et climatiques, du réchauffement planétaire, celui-ci influera sur les écosystèmes, en particulier en modifiant la biodiversité : bouleversements climatiques : inondations, incendies de forêts, sècheresses, insectes, acidification des océans. Changements mondiaux : changements d’affectation des sols (déforestation, barrages…), pollution, surexploitation des ressources.

Le déséquilibre naturel qui s’ensuivra pourrait entraîner la disparition de plusieurs espèces animales et végétales. C’est une préoccupation dont les États, comme la France, commencent à tenir compte. Pour l’ensemble des populations humaines, ces effets physiques et écologiques auront de fortes répercussions. La très grande complexité des systèmes écologiques, économiques et sociaux affectés par le réchauffement climatique ne permet pas de faire des prévisions chiffrées comme pour la modélisation physique de la Terre.

Le Giec prévoit des conséquences négatives majeures pour l’humanité au XXIe siècle :

Baisse des rendements agricoles potentiels dans la plupart des zones tropicales et subtropicales, diminution des ressources en eau dans la plupart des régions sèches tropicales et subtropicales, diminution du débit des sources d’eau issues de la fonte des glaces et des neiges, à la suite de la disparition de ces glaces et de ces neiges, augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes comme les pluies torrentielles, les tempêtes et les sécheresses, ainsi qu’une augmentation de l’impact de ces phénomènes sur l’agriculture, augmentation des feux de forêt durant des étés plus chauds, extension des zones infestées par des maladies comme le choléra ou le paludisme. Risques d’inondation accrus, à la fois à cause de l’élévation du niveau de la mer et de modifications du climat, plus forte consommation d’énergie à des fins de climatisation, baisse des rendements agricoles potentiels aux latitudes moyennes et élevées.

La pierre de Rosette

Le nom choisi pour la mission fait référence à la pierre de Rosette et à l’obélisque de Philae rapporté en 1819 par Giambattista Belzoni, deux documents qui permirent à Jean-François Champollion de déchiffrer les hiéroglyphiques.

Nous pourrions imaginer un scénario catastrophe, ce que les scientifiques vont finalement trouver sur le sol de cette comète, qui expliquerait l’apparition de la vie sur Terre, au moment même où nous jouons avec l’avenir de la planète, mais il vaudrait mieux nous inspirer de la pierre de rosette, et traduire ce qui nous apparaît aujourd’hui comme un événement historique, en prenant enfin conscience de la fragilité de notre existence, de notre écosystème.

Tout commence lorsque les klingons font sauter une de leurs planètes, à force d’en exploiter les ressources

À la fin du film Star Trek 6 : Terre inconnue, James T. Kirk déclare : « C’est la dernière sortie du vaisseau Enterprise sous mon commandement. Ce vaisseau et son histoire seront bientôt placés entre les mains d’un autre équipage. À eux et à leur postérité nous confierons notre avenir. Ils continuerons les voyages que nous avons commencé et explorerons toutes les contrées inconnues, s’aventurant avec audace là où aucun homme - là où personne - n’est jamais allé auparavant. »

Et si nous nous aventurions avec audace à reprendre pied sur terre ?


LIMINAIRE le 19/04/2024 : un site composé, rédigé et publié par Pierre Ménard avec SPIP depuis 2004. Dépôt légal BNF : ISSN 2267-1153
Flux RSS Liminaire - Pierre Ménard sur Publie.net - Administration - contact / @ / liminaire.fr - Facebook - Twitter - Instagram - Youtube