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Série photographique à Bastia

Construite au XVe siècle, la citadelle de Bastia est un véritable quartier à part entière, appelé Terra-Nova. Les maisons, entassées au dessus du vieux port, se serrent les unes contre les hautes, affichant comme en Italie des bandes de linges séchant au balcon. Tableau coloré.

Les étroites ruelles aux allures de labyrinthe où l’on aime se perdre au hasard. Traverser le jardin Romieu, agréable parc qui monte doucement vers la citadelle. Et le souvenir qu’on y rattache à Pierrot qui venait y peindre chaque jour. Du haut des remparts, la vue sur le port dont on ne se lasse pas, cheveux au vent.

Des traces sur le mur. Peinture ou sang ? Deux lettres inscrites dont il ne reste qu’empreinte sous la pampre, le pourpre.

« Elle s’immobilise par instants, regarde autour d’elle se défaire la ronde stridente des mouettes, s’attarde dans la rue, attentive parfois à quelque impression fugace ou au hasard qui découvre une tache colorée sur une muraille sombre, inscriptions à demi-effacées de productions locales…Traces et empreintes de la vieille ville. De temps à autre, s’interroge devant quelque Vierge ou Saint protecteurs enchâssés dans de petites niches au-dessus des portails vétustes. Souvent aussi, demande son chemin aux passants qu’elle croise ou consulte des guides périmés. »

Nadine Manzagol, Errances à Bastia, Operata Bastia.

La ville se divise ainsi en deux : Terra-Nova désigne le vieux Bastia perché sur les hauteurs, au sein de l’ancienne citadelle, tandis qu’en contrebas, Terra-Vecchia s’étale le long du rivage. On s’étonne des dimensions de la place Saint-Nicolas, bordée de nombreux cafés. On y observe le va et vient des ferries en partance pour le continent, en se demandant si l’on a réellement envie de repartir...

Pérégrinations bastiaises : montage de mes photographies réalisé pour le site de Nadine Manzagol

Les trottoirs pavés de dalles de cipolin de Brando aux couleurs nuancées qui prennent tout leur lustre mouillées par la pluie, on dirait des tableaux de Paul Klee.

Voyageur, le chemin c’est les traces de tes pas. C’est tout ; voyageur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant. Choisir un temps mort pour s’en aller.

Charme et pouvoir d’envoûtement de cette ville.

L’association émaho a mis en place cette année un atelier créatif Croque ton Quartier autour de l’actuelle rénovation du Centre Ancien de Bastia, et plus précisément sur celle de l’îlot Gaudin – Letteron.

Le quartier est en train d’évoluer. Le décor se modifie, les rues et les immeubles changent d’aspect, bientôt viendront les premières démolitions : l’occasion de pouvoir parler ensemble des histoires qui ont eu pour décor ces rues, ces logements, ces commerces, de mieux comprendre l’évolution actuelle et d’exprimer nos souhaits pour l’avenir.

Tenter de se remémorer un souvenir d’été, souvenir d’enfance, mais ne pas le raconter ou le décrire, essayer plutôt de le cerner par le biais de phrases courtes, incisives, sèches, sans utiliser de ponctuation, avec le moins de verbe possible et en évitant de parler de soi, pour privilégier les sensations physiques qu’on garde en mémoire, leurs traces indélébiles.


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