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Exposition photographique du Musée de La Poste à l’Espace Niemeyer

Le Musée de La Poste propose l’exposition de photographies « Temps suspendu – exploration urbaine » du 17 septembre 2016 au 18 décembre 2016 à l’Espace Niemeyer, à Paris dans le 19ème.
L’exposition réunit soixante-quinze œuvres de trois photographes passionnés d’exploration urbaine : Romain Veillon, Sylvain Margaine et Henk Van Rensbergen, qui nous font découvrir des sites abandonnés, des lieux désaffectés, tenus secrets, restés cachés.

Hôpital, usine, école, prison ou église… des endroits aujourd’hui délaissés par l’homme où le silence règne en maître. La peinture s’effrite, les murs se fissurent et les rayons de lumière filtrent par les fenêtres cassées. La nature reprend doucement ses droits, le temps paraît alors suspendu. Ces lieux, abandonnés par l’homme depuis seulement quelques décennies, sont immortalisés par ces photographes. Ceux-ci parcourent le monde en quête de ces ruines contemporaines, vestiges d’une vie passée.

Le documentaire Urban Escape réalisé par David de Rueda et Mélanie de Groot van Embden, en 2014, est projeté dans l’espace d’exposition.



La ruine est depuis la Renaissance un spectre qui hante l’architecture occidentale. Elle est, selon les époques, objet de déni négligé comme un reste superflu, ou source d’inspiration pour les architectes sous ses trois principales figures, deux que l’on peut qualifier de classiques : la ruine de guerre et la ruine du temps., une troisième figure apparue plus récemment, la ruine de catastrophe, d’origine climatique ou technologique, voire les deux à la fois, comme à Fukushima.

« On a tous des souvenirs de bâtiments abandonnés… explique Romain Veillon sur le blog de L’Adresse I.P.. Moi, ça vient de ma grand-mère paternelle, d’une vieille entreprise de transport familiale, d’entrepôts désertés, un terrain de jeux d’abord, et le démarrage d’une passion qui ne m’a plus quitté.

Des anciennes usines Renault de Boulogne-Billancourt aussi. C’est parti de là. On commence à explorer, on découvre…

Et puis la photo s’est greffée là-dessus. Au départ pour des souvenirs, des petits reportages. Je pensais que l’on n’était pas nombreux, mais avec Internet, Facebook, j’ai vu ce que d’autres faisaient dans ce domaine, j’avais déjà l’envie et là je me suis vraiment lancé.

J’aime autant les lieux pour leur poésie, leur esthétique, que pour ce qu’ils me disent de la vie qui s ‘y déroulait. En fait, j’associe les voyages et les photos d’exploration urbaine.

La préparation est capitale, essentielle, via des recherches, des contacts…

Et quand on arrive sur place, le premier sentiment, c’est le soulagement : on peut rentrer, tout est encore là… Après, c’est l’émerveillement… »



« La ruine, écrivent Olivier Schefer et Miguel Egaña [1], constitue tout à la fois un marqueur concret particulièrement fort du temps disparu et un point de rencontre entre le passé et le présent. Assurément, la ruine est un reste, le legs d’un passé souvent fort ancien, qui permet aux archéologues ou aux paléontologues de partir sur les traces de temps éloignés, voire immémoriaux (vases brisés, temples effondrés, outils ébréchés). »

Survivance d’une esthétique romantique du chaos et du sublime ou recherche dans les décombres des restes perdus de l’Histoire, d’un temps mis entre parenthèses, d’un temps suspendu. Dans tous les cas, difficile de se soustraire à l’effet de fascination qu’exerce sur nous les ruines.

[1Esthétique des ruines, Miguel Egaña et Olivier Schefer (dir.) Presses universitaires de Rennes, 2015


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