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Half awake and half asleep in the Water, photographies d’Asako Narahashi

Frank Smith met régulièrement sur son profil Facebook des photographies, souvent il ajoute juste une phrase, mais ne site rarement l’origine de la photographie. Comme ces photographies sont souvent très belles et étonnantes, je fais une recherche sur Google Images et trouve généralement très rapidement l’origine de l’image. Hier par exemple, il s’agissait d’une magnifique photographie de Barry Underwood qui prend des photos de paysages de nuit dans lesquels il place des diodes luminescentes ou d’autres matériaux lumineux pour les transformer en scènes étranges. Ce matin, c’était une photographie prise par Asako Narahashi sur le lac de Kawaguchi au Japon, avec le Mont Fuji en fond.

Asako Narahashi, Lonanjima, 2002

La série d’Asako Narahashi Half awake and half asleep in the Water (à moitié éveillé à moitié endormi dans l’eau), commencée en 2001, nous montre la mer, le ciel et la côte japonaise avec un point de vue rarement utilisé par d’autres photographes. La photographe, armée de son Nikonos 35mm waterproof, est immergée pour moitié dans l’eau ou en nageant, visage tourné vers la côte, elle a photographié plus de 50 villes le long des côtes japonaises ou les rives de lacs, leurs stations balnéaires, leurs villes et leurs implantations industrielles.

La photographe laisse dans ces images une grande place au hasard liée au rythme des vagues. L’eau en arrière-plan déforme les perspectives connues des ponts, des avions, des bâtiments et autres montagnes. Un lien surprenant, inédit, s’établit entre l’eau, la terre et le ciel, en fonction de la position du photographe qui nous rappelle tous cette sensation du nageur qui s’éloigne du rivage et peut apercevoir tout autour de lui le paysage de l’endroit où il se trouve. En Corse pour moi, ce sont les montagnes et les hauteurs de Bastia ou des villages du Cap Corse.

Asako Narahashi, Mekari, 2004

« Je perds souvent mon sens de l’orientation lorsque je suis dans la mer, dit Narahashi. Dans cet environnement, il n’est pas facile de prendre les photographies que je veux. Je n’ai pas d’images préconçues dans mon esprit avant de commencer. Je suis philosophe sur ce qui peut se passer, j’appuie simplement sur l’obturateur, le plus naturellement possible. »

Les images sont suspendues dans des instants d’incertitude, qui laissent une étrange sensation de calme et d’appréhension non résolue.

« Les images sont convaincantes non seulement par leur point de vue insolite, explique Anna Gripp la responsable du journal allemand PhotoNews, mais aussi par leur ambivalence et leur poésie originales. Fascination et appréhension, fluidité et dureté – l’eau qui nous encercle garde dans les photographies de Narahashi une part de mystère, quelque chose d’inexplicable. Par ailleurs, la terre visible à distance nous rappelle à une sécurité familière. »

Ces images évoquent immanquablement le typhon qui traverse en ce moment le Japon.



Le cœur du typhon Neoguri a touché, jeudi 9 juillet, Kyushu puis Shikoku, les deux îles principales du sud de l’archipel japonais. Précédé depuis plusieurs jours de pluies torrentielles, ce phénoménal cyclone tropical a pris de la vitesse et se dirige à 45 km/h vers le centre et l’est du pays, en suivant la courbe exacte de l’archipel japonais.

Tokyo devrait être touchée très tôt vendredi matin.


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