La forme détournée de l’abécédaire est un genre voué à la célébration de l’acte créateur (le livre des livres). Cette année j’ai décidé d’aborder l’abécédaire par la vidéo. Deux fois par mois, je diffuserai sur mon site, un montage d’extraits de films (à partir d’une sélection d’une centaine de mes films préférés : fiction, documentaire, art vidéo) assemblés autour d’un thème. Ces films d’une quinzaine de minutes seront accompagnés sur le site par l’écriture d’un texte de fiction.
Ce projet est un dispositif à double entrée : un livre et un film. Le film est un livre. Le livre est un film. Ce livre dit qu’il est à voir, ce film montre qu’il est à lire.
F comme Fenêtre : la vidéo
Dans la maison vide
Ce matin-là, tu avances en direction de la fenêtre à travers les pièces nues de ton appartement vide, ses longs couloirs sombres et désolés, murs au papier peint défraîchi que la pénombre ternit prématurément. Après l’avoir vidé la veille de tous tes meubles et bibelots, tu reviens pour vérifier que tu n’y a rien oublié lors du déménagement. Avant de partir tu ouvres une dernière fois les larges battants en bois des volets. Envie de faire entrer la lumière dans cette pièce. Elle s’engouffre dans la pénombre et t’enveloppe immédiatement. Tu fais face à un mur aveugle. Tu restes là un moment à le contempler rêveur. Il a toujours été là mais aujourd’hui tu le vois autrement, avec un regard différent. Surface de projection et limite visuelle en même temps. Les souvenirs de ta vie se bousculent brusquement en toi dans un montage dont tu ne perçois pas tout de suite la cohésion et la finalité, mais dont le motif commun s’inscrit dans le même cadre, celui des fenêtres de ton passé. Tu es confus et désorienté par l’assaut désordonné de tant de souvenirs et d’évocations passées.
La nuit est tombée. Tu te revois ouvrir très lentement le rideau ondulant devant la fenêtre de ta chambre dans un hôtel à ton arrivée au Portugal, ton geste un peu théâtral et grandiloquent, admirant le va-et-vient régulier et sonore de l’océan. Tu te souviens avoir dit : Et voilà le trou où finit la terre et où entre la mer. Elle pourrait nous emporter. Une grande vague ! Le reflet du paysage ressemble-t-il à ce qu’on voit derrière la fenêtre ouverte ? Collés au mur, tes nombreux polaroids volaient au vent comme les feuilles d’un arbre tremblotant. Paysage, portrait de femme ou d’enfant, corps endormis, architecture abandonnée, chemin de campagne. Dans ton dos elle était là qui prenait une photo de toi dont le bruit et le flash lumineux t’avait surpris et sorti de ta rêverie. Tu t’étais retourné mais n’avais jamais vu cette image qu’elle n’avait pas voulu te montrer. Comme celle du paysage que tu avais sous les yeux. Celle que tu tentais de percevoir à travers la fenêtre.
Au Portugal toujours, tu te souviens de cette jeune femme indolente qu’on accusait de provoquer volontairement des accidents depuis la véranda de sa maison. Un signe derrière la fenêtre, dans le cadre cerné de plantes vertes qui transformaient l’espace en serre géante, personne ne la voyait faire, elle ne savait pas qui elle appelait, mais à chaque fois la lumière qui se reflétait dans les vitres éblouissait les chauffeurs en contrebas. Et c’était l’accident. Le bras levé en suspens, elle ne se souvenait plus de l’origine de son geste. Et sa main retombait sur ses cheveux, inerte. Elle les caressait, distraite, la tête ailleurs puis elle se retournait et s’éloignait comme elle était venue. Ce sont les fenêtres de la véranda qui éblouissent ! disait-on pour l’excuser. Il fut convenu que ces fenêtres, embrassées par le soleil, renvoyaient et aveuglaient les conducteurs. Mais tu savais bien que c’était de sa faute. Elle t’avait ébloui toi aussi.
Attendre la venue de quelqu’un à la fenêtre. Combien de fois avais-tu vécu cela ? Quand il arrive enfin tout change, se métamorphose, on ne voit plus rien comme avant, on ne voit que lui. La fenêtre et son cadre derrière nous, oubliés.
Tu savais qu’elle t’observait à la dérobée depuis la fenêtre de son appartement, pendant que tu la saluais dans la rue et traînais devant chez elle en espérant qu’elle te voit et t’invite à monter. Jeu du chat et de la souris. Mais elle se cachait et cherchait à continuer à te voir sans que tu ne t’en aperçoives. Quand tu te tournais vers sa fenêtre tu pouvais la voir qui reculait précipitamment d’un mouvement brusque de la tête. Elle s’amusait de cette situation dont elle connaissait les coulisses et les issues incertaines de ces petits jeux de séduction puérils. Elle s’esquivait vers une autre fenêtre de son appartement pour pouvoir continuer à t’observer en cachette. Elle soulevait légèrement le rideau de toile blanc. Tu te juchais sur la pointe des pieds et risquais de finir par la voir. Elle se glissait alors à nouveau dans la pénombre de son appartement comme elle se cacherait plus tard sous ses draps. Dans tes bras.
Quelques années plus tard, dans l’immeuble en face du tien, tu t’étais mis à espionner une jeune femme qui habitait de l’autre côté de la rue. Un jour elle t’avait surpris en train de l’observer. Au lieu de s’en offusquer, de te dénoncer ou de fermer ses volets, elle était restée immobile à te regarder faire. La silhouette de cette jeune fille qui se retournait et s’approchait de sa fenêtre, comment l’oublier ? Dans la maison face à la sienne, tu restais figé derrière ta fenêtre à l’observer dans le cadre de ta caméra. Derrière toi, dans ta chambre, la caméra reliée en direct avec le moniteur diffusait l’image que tu filmais. Si tu souris c’est pour mieux m’envahir. Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard. Elle te regardait la filmer depuis plusieurs jours, elle t’adressa un geste de la main en guise de salut. Tu levas enfin la tête de l’écran de ta caméra pour répondre à son salut d’un timide signe de la main qui faisait écho au sien comme s’ils se reflétaient dans un miroir. La jeune fille vérifia qu’il n’y avait personne qui pouvait entrer dans sa chambre, que sa porte était bien close, puis elle ôta sa chemise. Tu la regardais désormais frontalement, sans passer par l’écran de ta caméra. Votre première rencontre s’était déroulée ainsi, dans ces vis-à-vis, par fenêtres interposées.
Désormais vous ne pouvez même plus vous regarder en face. Il y a des choses que vous ne pouvez plus dire d’une fenêtre à l’autre. Vous respirez au même rythme, l’un contre l’autre sans parvenir à vous regarder en face. Il ne faut pas pousser les gens au désespoir quand on s’arrange soi-même avec la réalité, te répétait-elle ces derniers temps. Et puis, il ne faut pas faire semblant de détester la vie quand on tient à elle. Elle te rejetait mais tu gardais encore en mémoire ces nuits où le jeu des lumières dansaient sur vos visages ravis et recouvraient vos vêtements de tâches de couleurs éclatantes.
Si tu ouvres les yeux, tu te retrouves face au mur, mais tu es loin désormais de cette réalité. Tu n’es plus chez toi dans cet appartement que tu quittes. Tes souvenirs te conduisent ailleurs. Ils s’enchaînent les uns aux autres. Tu es projeté soudain à l’arrière d’une voiture, dans les rues de Tokyo, fenêtre à moitié ouverte, visage tendu vers le ciel gris. Le chauffeur te fait remarquer comme c’est beau. Il précise, c’est vraiment joli, la nuit. Ces mots semblent t’ouvrir les yeux et te révéler ce que tu ne voyais pas jusqu’ici, grisé et distrait par la vitesse. Tu éteins à la hâte le plafonnier de la voiture. C’est un don du ciel. Et ce souvenir en évoque automatiquement un autre, leur lien intime renforce en sourdine les échos qu’il produit en toi.
C’est une bonne idée, te fais remarquer le chauffeur de taxi à New York. Tu le regardes et tu te demandes si tu as bien entendu ce qu’il vient de dire. Tu extirpes ta tête de la fenêtre pour l’éloigner du vent qui souffle à tes oreilles et fait trembler tes longs cheveux blonds. Le chauffeur te répond flegmatique sans cesser de regarder la route devant lui. J’ai fermé ma fenêtre quand il a plu, dit-il. Tu ne comprends pas ce qu’il veut dire, pour toi il n’a pas plu depuis ce matin. Alors le chauffeur se retourne et avec son bienveillant regard noir il te dit plein de sagesse : Ici, on perd la notion du temps.
La ville dans l’étrangeté quotidienne de ses paysages, de ses flux, de ses hasards. Le temps et ses nuances infinies. Tu avais voulu oublier. Tu étais tombé dans un trou. Dans un trouble profond. Tu apercevais quelque chose qui ne demandait qu’à devenir visible. Une page blanche comme une nuit qui se tournait. Variations incessantes de la lumière selon les heures du jour. Une image nouvelle qui se substituait à l’image ancienne. Demi-teintes des jeux de lumière, des ombres à la tombée du jour. Impossible de détourner le regard.
Tout reprendre à partir de rien. Faire le mur.
L’image d’un vieil homme te revient désormais. Ton grand-père. Il s’attarde derrière les carreaux d’une fenêtre en partie recouverte d’un rideau à motif floral. Il plisse les yeux. Derrière le cadre de la fenêtre on aperçoit un jeune couple apprêté avec soin. Elle joue du piano, il se tient debout à ses côtés, bras croisés, et l’écoute jouer un air de Beethoven. Elle est concentrée et s’applique à jouer sans se laisser perturber par sa présence. Il sourit de sa belle prestance. Puis il cède, et se courbe pour l’embrasser dans le cou. Sans ouvrir les yeux, la jeune femme renverse légèrement la tête en arrière en esquissant un discret sourire d’aise. Il se relève et l’embrasse alors qu’elle arrête de jouer.
Ce sont ses souvenirs qu’il aperçoit derrière la fenêtre comme toi en ce moment précis. Ceux qu’il t’a raconté lorsque tu étais enfant. Et ces souvenirs sont désormais les tiens, les souvenirs sont ainsi, ils se partagent et se propagent. Comme les histoires des livres qu’on lit, une fois lue elles nous appartiennent.
Tu te rappelles le métro aérien. Tu as longtemps habité à Paris dans un appartement situé à hauteur des rails de la ligne 2. Les ombres recouvraient les murs blancs en se glissant par les fenêtres ouvertes. Le bruit envahissait soudain l’ensemble de la pièce, grondant, grandissant. Le métro filait au loin. Et dans le métro, il y avait cet homme qui regardait le paysage derrière la vitre. Il trépignait. Il semblait toujours chercher quelque chose. Un appartement ? Une personne ? Un souvenir ? Toute la scène te revient d’un bloc.
Le vieil homme termine son repas, il pose précautionneusement son assiette et ses couverts au fond de l’évier et se retourne presque machinalement pour s’approcher de la fenêtre de la cuisine, il fait un pas de plus et lorsqu’il parvient à en ouvrir les deux minuscules battants de guingois, il entend le bruit du métro aérien qui passe juste à hauteur de sa fenêtre. Il le voit tous les jours à la même heure, ou pour être plus exact, car désormais il ne fait plus guère attention à cette notion particulière du temps, le rythme des horloges, des montres, dont il a perdu l’usage, ses journées se ressemblant toutes mais il en apprécie encore la répétition, comme un rituel tacite, le passage régulier du métro marque comme un sablier le passage du temps.
Il regarde filer le métro, accoudé au rebord de la fenêtre. C’est un vieil engin comme il en circulait encore de loin en loin, ce qui le surprend. Il laisse son regard cheminer au hasard, glissant de visage en visage, se laissant griser par ce spectacle pourtant anodin. Il aperçoit soudain au milieu de la rame une jeune femme brune dont le visage ovale, collé à la vitre, semble rêveur, inaccessible, mais elle se tourne vers lui à cet instant même, comme si elle l’avait entendue formuler cette pensée à son adresse, ce compliment, et leurs regards se croisent, à peine un sourire, et quelque chose en elle qui le stupéfie sur le champ, peut-être cette coïncidence, la justesse de ce hasard, ou bien encore la ressemblance de ses traits avec ceux d’une autre femme, un souvenir de jeunesse, quelque-chose d’elle qu’il croit reconnaître, mais changé sous l’effet des années, sa mémoire chancelante ; pour disparaître tout aussi vite sous le reflet fulgurant du soleil, planté au-dessus de l’immeuble, reflet qui frappe la vitre et la transforme brutalement en une surface blanche qui lui paraît plus cruel que le soleil lui-même.
Il porte sa main à ses yeux pour s’en protéger dans un premier temps, puis tente d’y voir malgré tout, plissant les yeux, ses sourcils froncés, et tout en suivant tant bien que mal le mouvement de l’engin qui s’échappe à vive allure, (il lui semble qu’il va bien vite aujourd’hui), il s’étonne de se voir, en chair et en os, dans un des derniers wagons, il se tourne pour regarder dans sa direction, comme la jeune femme vient de le faire à l’instant, semblant inspecter en détail, autant que la vitesse de l’engin peut le lui permettre, pense-t-il, l’intérieur de son appartement, et au lieu de s’y voir, c’est sa femme qui s’y trouve, elle se tient droite, immobile, à la même place que lui, derrière la fenêtre de la cuisine. Elle lui fait un petit signe timide de la main, un bref salut. Il se retrouve assis sur le rebord de la chaise en osier près de la table de la cuisine.
Pour essayer de comprendre ce qui vient de se passer, qui le dépasse, prendre un peu de recul devant cette vision saugrenue qui vient de le surprendre et le laisse sans voix ; ne voulant pas se laisser aller à la rêverie comme il en a l’habitude, des journées entières prostré dans la pénombre de son appartement qui sent le renfermé, solitaire, rêverie dont il soupçonne les dangereuses tentations, la spirale infernale ; il se relève sans attendre, s’approche de la fenêtre ouverte, un métro passe, il voit la jeune femme derrière sa fenêtre, elle se tourne vers lui, son sourire est inchangé, le reflet aveuglant, ce blanc, lui sautent aux yeux et avant même de saisir ce qui est en train de lui arriver, il revoit sa femme dans le cadre de la fenêtre de la cuisine, son geste de la main, lent mouvement hésitant, comme au ralenti, la même impression d’extase et de vertige, comme un point de côté, fugitive douleur qui le laisse immobile, le souffle coupé, abasourdi.
Assis de nouveau sur le rebord de la chaise en osier, il a l’impression qu’il vit un cauchemar, qu’il lui faudrait se réveiller, il essaye de reprendre le dessus, surtout ne pas se laisser aller, il se relève lentement, il ne faudrait pécher par excès contraire, pense-t-il, s’approche encore une fois de la fenêtre, il essaye de faire attention à ce qu’il faisait pour ne pas risquer de glisser encore, de sombrer comme les fois précédentes dans ce piège, ce charme illusoire.
C’est une belle journée, un nuage effilé semble voué à se dissiper peu à peu, à s’effacer lentement, et à laisser un ciel bleu, intact, on entend le bruit d’un métro qui approche.
Le vieil homme fixe longuement la jeune femme au sourire tendre derrière la vitre, aussi longuement qu’il peut, se plaisant à s’arrêter sur ce sourire, ses dents si blanches, et dans ce regard qu’elle a pour lui, (il n’y a personne d’autre qu’elle peut ainsi regarder), l’impression d’une déclaration muette, mais il est distrait, son attention décline sans qu’il s’en rende compte, il se met à songer à l’époque où, après une semaine de durs labeurs, rentrant chaque soir dans cet appartement pour s’effondrer sur son lit, éreinté, le corps fourbu, harassé il aimait sortir le dimanche avec sa femme ; comme si en un jour il avait cherché à rattraper le temps perdu de la semaine passée, il profitait de cet unique loisir, et montait dans le métro qu’il n’avait guère l’occasion de prendre le reste du temps (fallacieux prétexte pour se réjouir en fait du spectacle de son appartement qu’il voyait ainsi de l’extérieur, au milieu d’une foule anonyme) ; pour aller se promener avec elle ou rendre visite à ses parents, et alors que cette image qui revenait du fond de sa mémoire, commençait à peine à prendre forme, à retrouver toutes ses couleurs sous ses yeux étonnés, rieurs, un éclair l’aveugle subitement, il ouvre les yeux et avec la même stupeur revoit le spectacle de sa femme assise à sa place dans le wagon, son geste de la main qui, répété devient incompréhensible, cruel à force. Il voudrait crier mais n’y parvient pas, son corps chancelle, il recule à tâtons pour finalement se retrouver assis sur la chaise en osier près de la table de la cuisine, et dans un même mouvement, comme une balle qui ricoche et rebondit sur un mur, il se retrouve debout, devant la fenêtre de la pièce, on entend un métro venir de loin, mais cette fois-ci il ne voit rien que sa femme dans son appartement, le métro passe sous ses fenêtres mais il ne voit que sa femme qui a pris sa place, ses yeux, ses lèvres, sa main, il se retrouve tout entier de l’autre côté, à l’intérieur du métro, la jeune femme a disparu semble-t-il, et son sourire, et cet éclair aveuglant se sont envolés, il voudrait crier, mais que se passe-t-il à la fin ? lui demander ce qu’elle fait à sa place alors qu’il s’en va seul sans savoir, perdu. Que fait-elle sans lui, que peut-il faire sans elle ? Il ne sent plus la douleur qui lui bloque la poitrine à chaque fois, et dans un souffle rauque il se met à gémir, mais ce cri est déjà recouvert par le bruit du métro qu’il entend approcher.
Assis de nouveau sur le rebord de la chaise en osier près de la table de la cuisine, il se relève tant bien que mal pour s’approcher encore une fois de la fenêtre ouverte, répétant à l’infini les mêmes gestes sans penser qu’il s’est arrêté de vivre, et qu’il ne fait que revivre en vain les derniers moments de sa vie, alors qu’elle est morte depuis plus de trois ans, qu’elle l’a laissé seul dans cet appartement que leur vie entière ils n’avaient cesser de trouver si sombre, si étroit, et qu’il trouve aujourd’hui si vaste et si froid, abandonné sans elle, se demandant encore que se passe-t-il-à la fin ?
Je l’ai vu dehors. Ce vieil homme est comme toi.
Tu ouvres les yeux. Tu reviens à toi. C’est à ce moment-là que tu décides enfin de fermer les volets de ton appartement, il est temps de partir et pourtant tu restes encore un instant plongé dans la pénombre rassurante de la pièce. Tu cherches sans conviction l’interrupteur pour allumer le néon bleu qui clignote en tremblotant au-dessus de ta tête avant de parvenir à illuminer l’ensemble de la pièce de ses vibrations bleutés. Toutes tes certitudes vacillent alors et s’évanouissent.