Plan B
Une seule lettre vous manque et tout est dépeuplé. Une lettre renversée qui détourne le sens du message imposé, l’ordre à suivre auquel il faut s’opposer, détourner discrètement pour mieux s’en moquer, s’y opposer, dans la position opposée. Une façon de lutter à sa manière, d’entrer en résistance. Un B inversé pour tenter de renverser la réalité. (...)
Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux.
« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».
Jorge Luis Borges, Fictions
Caroline se moque gentiment de moi en me faisant (...)
En un regard
Je ne sais pas si c’est la fatigue, la vitesse de notre marche, le froid dans la gare de Lyon, l’arrivée imminente de la rame du RER, mais nous marchons d’un pas pressé en direction du quai déjà bondé, avant que le train pénètre dans le souterrain. Une zone dans la salle d’échange avait été protégée, l’espace d’un très large carré délimité (...)
Flèche magique
Écouter une chanson sans en comprendre les paroles, le texte écrit dans une langue qu’on ne maîtrise pas, qu’est-ce que l’on comprend de cette chanson si seule la musique nous touche ? Mais la musique ici n’est pas ce qui vient en-dessous du texte chanté ou l’accompagne, les deux fonctionnent ensemble indissociables, sans que l’un prenne (...)
Où nous étions
Son visage ne m’évoque rien. Je sens une familiarité avec elle. Sa fille gigote à ses côtés, loquace, je m’adresse à sa mère par son intermédiaire, je ne m’en rends pas compte tout de suite, c’est en poursuivant la conversation que cela m’apparait. Sa mère reprend avec ses mots, en traduction simultanée, tout ce que je dis à sa fille. Je la (...)
LII
Journée à la maison. Sous le sapin, de nombreux cadeaux. Nous prenons le temps de la mâtinée pour les ouvrir. Après-midi à regarder des films d‘Alfred Hitchcock. Nous commençons par Psychose. Pause jeu en famille. Fenêtre sur cour après le thé. Soirée devant Complot de famille en dégustant l’excellent Whisky Français Vilanova que m‘a offert Alice à (...)
LI
En lisant le journal d’Anne j’y repense. Déclic soudain pour le projet de L’œil ébloui sur Perec. J’ouvre la page 48 de La vie mode d’emploi et tout s’éclaire ! Pizzeria Chez Louisa avec Caroline. Promenade dans le jardin de l’Hôpital Saint-Louis. Les feuilles jaunes jonchent la pelouse et donnent un air d’automne au jardin désert. Deux vieilles (...)
L
Une journée entière à écrire. Anima Sola avance à une vitesse incroyable. Tout ce temps hors des réseaux et d’Internet, ça aide. Musique au casque. Se rappeler à l’avenir de cette répartition créative entre textes écrits dans la régularité et le cadre de mon site, et texte qui s’écrit d’un bloc en parallèle de ce qui a été assemblé.
Sélection des (...)
XLIX
Quand j’ai froid à la maison, je cuisine et je passe l’aspirateur. Rien de tel pour se réchauffer. Plusieurs messages de Damien, nous finissons par nous appeler. Je retrouve sa voix avec plaisir. L’intensité de nos conversations, depuis plus de quarante ans. Notre amitié. Dans la pénombre de ma chambre, sa voix comme s’il était près de moi dans (...)
XLVIII
Seul toute la journée dans l’appartement. Caroline en Normandie, Alice au travail ne rentrent que dans la soirée. Je me demande ce que fait Nina aujourd’hui. J’écris toute la journée. Cela faisait longtemps. Sentiment de liberté et de mise à nu. Le temps qu’il faut pour trouver le temps. Les bonnes dispositions. Le texte s’écrit bien en amont. (...)