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Au lieu de se souvenir (Semaine 49 à 52)

Chaque mois, un film d’une demie heure environ, regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux.

« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».

Jorge Borges, Fictions



Ici, rien d’immobile, pas même la peur, pas même le sang, pas même le visible. D’une vue d’ensemble, en tirer un indice, l’idée d’une direction, un horizon, mais rien n’y fait. D’ici là, ne laissez pas la nuit terminer seule ce que vous aviez commencé. Mémoire de froid fantôme gris. Pas une chose au monde qui ne soit nuage.

Exercice de la parole, écoute du monde. Tout indice qui impliquerait l’idée d’un retour possible. Encouragé par la torpeur de l’hiver. Un peu d’écume légère que le soleil fait briller, que le vent emporte et disperse. Le plus simple est de parler avec ses mains. Flocons de poussière dans les interstices. Je connais le passage.

Au début c’est comme une distraction nouvelle. Une façon généreuse, et risquée, d’habiter le monde : comme chaque fois que le désir nous anime. Manière de vouloir à toute force composer des ensembles avec des éléments qui à première vue n’auraient rien à faire entre eux. Comme tout objet de désir, ils sont condamnés à le manquer.

Le monde fourmillant de relations et donc d’énergie. Quoi que ce soit d’autre ou rien du tout. Je vais vous dire ce que je veux, ce que je souhaite réellement, alors, dites-moi ce que vous voulez, ce que vous voulez vraiment, vraiment. C’est une habitude désormais. Mettre joyeusement à jour le désir forcené de composer des ensembles, de les réunir.


LIMINAIRE le 10/05/2024 : un site composé, rédigé et publié par Pierre Ménard avec SPIP depuis 2004. Dépôt légal BNF : ISSN 2267-1153
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