| Accueil
Le chemin type d’un utilisateur des Lignes de désir

Le développement d’un prototype des Lignes de désir qui vise à valider et illustrer un moteur de génération narrative basé principalement sur le comportement déambulatoire de l’utilisateur, sur lequel vont désormais travailler deux développeurs Suisses, Olivier Evalet et David Hodgetts, qui m’ont été présentés par Ulrich Fischer, vise à régler ce moteur de façon à générer des arcs narratifs cohérents, et d’autre part, à rendre l’utilisateur sensible à son rôle d’agent.

Pour y parvenir, une étape importante consiste à travailler sur la scénarisation de l’expérience des utilisateurs. Il s’agit d’aller vers une description fine des scénarios d’usages du dispositif tels qu’ils pourront être vécus individuellement ou collectivement, en prenant en compte leur enrichissement par les contextes, les histoires et les outils. Par de nombreux aspects ce travail est proche de l’écriture d’un scénario (l’occasion de retrouver mes premières amours estudiantines, lors de ma maîtrise en cinéma et audiovisuel, spécialité scénario).

Quai de Béthune, île Saint-Louis, Paris 4ème

Scénario d’usage n°1

Mathilde : une jeune étudiante en architecture

C’est en se promenant sur l’île Saint-Louis, en remontant la rue principale que Mathilde a aperçu une élégante affiche dans la vitrine d’un café, le titre était accrocheur, Les lignes de désir, l’image d’une femme et d’un homme se promenant sur les quais de l’île. Cela a attiré son regard et aiguisé son attention, elle s’est approchée de l’affiche.

Le garçon de café lui a demandé si elle buvait quelque chose. Elle a été un peu surprise, mais pourquoi pas. Un café, a-t-elle répondu. Quand il est revenu lui servir son café elle lui a demandé s’il connaissait ce projet des Lignes de désir. Il a fait oui de la tête, et lui a expliqué qu’il s’agissait d’un projet de fiction à écouter en se déplaçant sur l’île. Une sorte d’audio-guide poétique a-t-il précisé. Il a sorti son portable de sa poche, lui a montré qu’il suffisait de flasher le QR code disponible en bas de l’affiche pour charger le site du projet. Ensuite, elle pourra écouter une histoire qui évolue en fonction de ses mouvements, en se promenant sur l’île Saint-Louis.

Mathilde a trouvé qu’il était bien renseigné et fort aimable, elle voulait préciser pour une fois, mais elle a gardé sa réflexion pour elle, inutile de se mettre à dos ce sympathique garçon de café, très serviable. C’est un client qui lui a parlé de cette application. Il ne l’a pas encore testé, ses heures de travail ne le lui permettent pas trop. Mais ça a l’air sympa.

Elle sort son iPhone, cherche son application pour flasher le QR code présent sur l’affiche. Elle trouve l’application Lecteur QR sur son iPhone, enregistre l’image qui après quelques secondes ouvre un site en pleine page sur son smartphone. Sur la page d’accueil du site qui s’adapte à la taille de l’écran de son téléphone, un texte de présentation lui précise que ce dispositif raconte l’histoire d’un photographe qui fait la rencontre d’une jeune femme mystérieuse sur l’Île-Saint-Louis où elle habite. Une carte de l’île Saint-Louis (en mode simplifié, juste le contour de l’île ainsi que le tracé des rues sur fond blanc) apparaît à l’écran.

Leur histoire d’amour est intimement liée à la ville dans laquelle ils aiment se promener tous les deux. Le dispositif invite le lecteur à marcher où il veut, au rythme qu’il souhaite sur l’ensemble des rues, des quais, des monuments de l’île, d’en arpenter tout l’espace. En fonction de son parcours le récit qu’elle entendra sera différent. Des boutons sont disponibles juste en-dessous de la carte de l’île permettant de lancer la lecture (Play), de la suspendre (Pause), et de l’arrêter (Stop). Pour commencer, il suffit de cliquer sur une icône représentant une flèche.

La jeune femme remercie le garçon de café, le paie et après avoir placé ses écouteurs qu’elle porte toujours dans son sac, pour écouter sa musique dans les transports en commun, elle appuie sur la flèche, le parcours commence, le voyant sur le plan se met à clignoter lui indiquant le lieu où elle se trouve, rue du Bellay, comme sur les plans de ville, la mention vous êtes ici. Vous êtes ici, pour écouter l’histoire et pour cela il faut parcourir les rues, les quais, les monuments de l’île à la recherche de tous les lieux de la fiction, se mettre en marche dans le récit pour entendre l’histoire. Le point de départ apparaît donc sur la carte. Son itinéraire va se dessiner au fur et à mesure de son parcours.

Pointe de l’île Saint-Louis, Paris 4ème

Elle se lève et se dirige vers le lieu qu’elle préfère le plus sur l’île, la pointe du quai de Bourbon, qui porte le nom de Louis Aragon désormais. Pour elle cet endroit est inexorablement lié à la lecture de la nouvelle Les fils de la vierge de Julio Cortázar dont Antonioni a tiré le scénario de son film Blow up en le transposant dans le Londres des années 60.

Elle se laisse porter par la voix grave et chaude de l’acteur qui raconte l’histoire de ce couple.

Ce qu’elle entend la surprend tout d’abord. Une voix d’homme envahit ses oreilles : « J’avance vers toi, vers vous. Je ne sais déjà plus comment il faut dire. Ce n’est pas si vieux, si lointain pourtant. Je te regarde, t’observe. Je vous vois en contre-jour. L’air autour de nous, et l’envie de disparaître, de s’effacer. Degrés plutôt que progrès. J’avance à pas lents, ralentis par l’émotion. Longtemps nous restons face à face, jusqu’au bout. Les allées et venues, les ombres nous effleurent. On va voir si ça tient. Devenir le polyvalent, ce dont on ne se rend pas compte lorsqu’on est un polyvalent. »

Très vite elle associe cette voix au personnage d’Octave, le photographe amoureux de cette jeune femme mystérieuse qu’il a rencontré sur l’île. Elle a même l’impression qu’il est en train de lui parler. Dans une douce et agréable familiarité.
Elle marche très lentement, regarde un peu distrait les vitrines des magasins de la rue Jean du Bellay.

Elle traverse la rue, oubliant de regarder avant de traverser mais s’en rend compte in extremis en s’engageant sur la route. Elle sourit de cette distraction passagère que l’histoire qui l’emmène ailleurs explique en partie. Ce qui la surprend tout de suite, c’est le changement de ton dans l’histoire. « Un accident de lumière. Quand on se promène dans la rue, ce qui attire notre regard est très varié, c’est parfois un regard, un sourire, une attitude qui nous paraît étrange, une démarche qui nous rappelle une autre personne, un souvenir qui remonte à la surface, qui nous transporte ailleurs, très loin de là, à une autre époque de notre vie ». Elle longe désormais le trottoir pour rejoindre le Quai de Bourbon. Sur la pointe de l’île, elle fait une pause. Même à l’arrêt la voix de l’acteur continue à lui raconter cette histoire d’amour. Elle jette un œil à son téléphone pour vérifier si c’est normal.

Square de Barye, île Saint-Louis, Paris 4ème

Mathilde est restée longuement sur la pointe de l’île, s’attardant sur l’un des bancs. Elle avait envie de profiter de cet instant, du lieu et de cette voix. Mais elle se rend compte que le texte tourne uniquement autour de ce lieu où elle se trouve, et du temps qui passe. Elle s’en étonne. Et dès qu’elle se lève, elle a l’impression sans réussir à savoir si cela est lié ou non, que le ton de l’histoire évolue, se transforme brusquement. Très romanesque et descriptif lorsqu’elle était assise, en se mettant en mouvement, le temps se fragmente plus, et devient poétique. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. Elle jette tout de même un œil sur l’écran de son iPhone pour vérifier si le dispositif indique quelque chose à ce propos. Rien d’anormal ne lui est signalé. L’histoire se poursuit dans ses écouteurs.

Pendant son parcours, elle peut voir à tout moments où elle en est de sa lecture. Le pourcentage de l’histoire déjà entendue et de l’expérience en cours lui indique où elle se situe et ce qu’il lui reste à parcourir pour avoir lu/écouté l’ensemble du récit. Elle ne voit que le début de son itinéraire dessiné sur la carte. Et le point de sa situation qui clignote pour indiquer sa géolocalisation. La durée de l’enregistrement est précisée, ainsi que le cours de celui-ci avec un curseur et le temps qui défilent simultanément. Elle remarque sous la Ligne de temps la présence de boutons sociaux (ils ne fonctionnent que si l’on est identifié (via Facebook ou Twitter ou son email)). Un cœur indique également si on apprécie ou non l’enregistrement quand il est achevé. Ce qu’elle indiquera sans doute à l’issue de l’expérience.

L’enregistrement porte un numéro généré automatiquement par le dispositif associé au titre qui créé un livre audio inédit.

Quai de Béthune, île Saint-Louis, Paris 4ème

Mathilde range soigneusement son téléphone dans son sac et se remet en marche. Direction le Quai d’Orléans. Elle flâne en écoutant l’histoire. Le soleil caresse la peau de son visage adoucit par un léger vent qui n’est pas pour lui déplaire.
Mais elle se rend compte surtout, elle qui a suivi des études d’architecture, qu’elle porte désormais sur l’environnement qu’elle traverse, un regard différent, presque plus aigu que d’habitude, sur les éléments architecturaux bien entendu, mais également la forme de ce quartier de Paris.

Elle remonte la rue Saint-Louis en l’île. C’est à ce moment là qu’elle tourne pour s’engager dans la discrète rue de Bretonvilliers en passant sous un porche sombre aux parois recouverts de tags, ce qui est assez étonnants dans ce lieu chargé d’histoire. Elle entend dire : « La ligne droite est à proscrire. Marcher d’un bon pas, rythme soutenu, être à l’affût de ce qui nous entoure, à l’écoute. Écrire la ville en même temps que nous sommes en train de la lire. C’est une forme d’improvisation urbaine. Le ciel se couvre, nuages gris derrière la cime des arbres, une ondée s’annonce. Attendre la dernière limite pour se mettre à l’abri, avancer encore tant qu’on peut. J’avise quelques marches de l’autre côté de l’avenue, je ne vois pas où elles mènent, mais ce changement de décor est nécessaire à ma promenade ».

Elle avait bien lu la présentation du dispositif avant de commencer à marcher et se souvient qu’elle peut suspendre l’enregistrement à tout moments (si l’on coupe la lecture en appuyant sur le bouton « pause » cela suspend l’enregistrement. Si on arrête l’enregistrement, celui-ci est automatiquement enregistré. Une fenêtre s’ouvre alors avec un message qui vous demande si vous souhaitez enregistrer ou supprimer l’enregistrement. Si vous souhaitez le garder, il faut se connecter (via les réseaux sociaux) et lui donner un titre. L’enregistrement rejoint ensuite la bibliothèque de l’ensemble des enregistrements créés par les différents participants dans une rubrique intitulée EXPLORER.

Elle écoutera à nouveau son enregistrement chez elle, au calme, certaine de l’entendre d’une autre oreille, et de retrouver chez elle des images de sa promenade, les images de l’île Saint-Louis et celles que le récit à fait naître en elle, et qu’elle retrouvera intact, comme par magie, grâce à l’enregistrement, et dans la boite noire de sa mémoire, aiguisée par cette déambulation et ce récit qui cheminera encore longtemps en elle, bien après l’avoir entendu et l’avoir en quelque sorte marché.

Fafner ? Quai de Béthune, île Saint-Louis, Paris 4ème

Scénario d’usage n°2

François : un habitant du quartier d’une cinquantaine d’années

Il avait entendu parler d’un projet qui s’inscrivait sur le territoire de l’île Saint-Louis, il redoutait qu’il s’agisse d’une nouvelle installation comme celle de cet artiste de rue, street artiste comme ils se nomment désormais, ironise-t-il, qui avait, selon lui, défiguré l’île Saint-Louis, en recouvrant l’ensemble des quais, des ponts de l’île d’immenses reproductions de ses photographies représentant des femmes, et plus particulièrement leurs yeux nous fixant, nous dévisageant. Ce n’est pas qu’il trouvait ces photos laides, mais pour lui c’était une manière de se servir de la renommée de l’île, de la beauté et de la situation de ses monuments situés au cœur de la capitale, comme d’un cadre d’exposition, les murs de l’île transformés en simples cimaises.

Lors d’un conseil de quartier le porteur du projet, un écrivain parisien, Pierre Ménard avait présenté son projet et François avait trouvé cela très intéressant. Ce qui l’attirait le plus, c’était que pour une fois l’île n’était pas abordée comme un lieu touristique ou patrimonial, mais comme l’espace d’une fiction que l’on pouvait découvrir en la parcourant. Lui qui connaissait bien l’île pour y vivre depuis quinze ans, était impatient de l’appréhender sous un autre jour, l’angle d’une histoire d’amour qui se déroulait dans l’espace de l’île et que ce projet multimédia allait lui permettre de découvrir.

Il possédait depuis quelques années déjà un téléphone portable, il s’était donc rendu sur le site indiqué par l’artiste lors de sa présentation, le jour où le projet avait finalement été mis en ligne officiellement.

Quand il avait ouvert son téléphone, il possédait un Samsung GALAXY Core, il avait dû charger le site du dispositif via l’adresse qu’on lui avait communiqué sur le site du projet : http://leslignesdedesir.net

Sur la page d’accueil, une présentation du projet mentionnait l’histoire et le principe du dispositif. Plusieurs approches étaient disponibles. La première qu’il a testé était résumé par un verbe : PARCOURIR. Le sous-titre était assez intrigant : Le texte en marche. Mais on le comprenait très vite. Le but était en effet très simple, il s’agissait d’écouter une histoire en marchant dans les différents lieux de l’île Saint-Louis.

L’histoire était composé de courts fragments de textes lus par un acteur, éléments sonores qui ne s’activaient, ne se combinaient que si l’on marchait, que si l’on se mettait en mouvement. Leur contenu évoluait en fonction de notre parcours, mais également de notre attitude lors de ce parcours (le rythme de notre marche, le sens de notre itinéraire, les lieux visités, et le temps à les parcourir). Bien sûr ces associations, ces modifications du texte qu’on entendait en fonction de ses mouvements dans l’espace de l’île Saint-Louis, n’étaient pas perceptibles très clairement. C’est ce qui avait un peu désarçonné François au début de son parcours. Rien ne nous indiquait en effet qu’on venait de changer de textes. Et les fragments de textes surprenaient par leurs variétés et leurs résonances parfois avec les lieux qu’on traversait. François avait été surpris ainsi en arrivant devant la statue de la femme sans tête de la voir évoquée dans l’histoire.

Rue Saint-Louis en l’île, Paris 4ème

« En 1929, Max Ernst, publie un roman-collage, le premier d’une série. Une histoire en images. Pour réaliser ces collages, il choisit des fragments de gravures sur bois provenant de magazines, d’encyclopédies et de romans insignifiants du dix-neuvième siècle. Certains collages forment une parodie de certaines œuvres d’art célèbres ». Il avait poursuivi son chemin. Au fond se disait-il avec un léger sourire de surprise, lui qui attendait autre chose qu’une visite patrimoniale de l’île, on pourrait très bien imaginer des parcours touristiques avec ce type d dispositif. On marcherait dans un musée, dans le quartier d’une ville, et suivant l’endroit où nous nous trouverions, nous entendrions parler de l’œuvre ou devant le monument devant lequel nous nous trouverions. Ce serait plaisant, mais finalement assez proche de ce qui existe déjà dans les musées ou les lieux historiques et patrimoniaux, sous la forme d’audio-guides.

Là, remarquait-il tout en prolongeant son circuit un peu au hasard des rues qu’il connaissait pourtant très bien, mais avec cette fois-ci avec un regard un peu différent, décalé, surprenant, il écoutait une histoire dont il devait bien avouer il ne comprenait pas tout, dont il devait composer mentalement avec les manques, les oublis, les blancs, mais cela lui semblait plutôt bien correspondre au thème de cette histoire de disparition, avec cette marche qu’il opérait, dans ce lieu où les personnages avaient vécu, où ils s’étaient aimés, ces endroits qu’ils avaient eux-même arpentés, dans lesquels ils s’étaient plus à marcher, à flâner si souvent.

Quai de Béthune, île Saint-Louis, Paris 4ème

Scénario d’usage n°3

Mitch : un touriste américain d’une trentaine d’années

C’est en préparant son voyage à Paris que Mitch qui vit et travaille à San Francisco dans le numérique, alors qu’il cherchait des applications sur Paris, a dénichée cette application pour iPhone qu’il est pressé de tester sur place : Les lignes de désir. En effet il s’agit d’une application permettant d’écouter un texte de fiction se déroulant sur l’île Saint-Louis, en fonction de sa géolocalisation et de ses déplacements. Il avait prévu de visiter l’île dont il connaît la beauté et l’histoire par les livres qu’il a pu lire sur Paris.

Ce qui a tout de suite séduit le jeune homme c’est que le récit est disponible en anglais. Sans cela il n’aurait pas pu expérimenter ce dispositif, lui qui ne parle que quelques mots de français, juste de quoi se débrouiller sur Paris, mais pas assez pour écouter et comprendre un texte poétique.

Le menu est assez simple, Mitch parvient très vite à s’en saisir. Il souhaite surtout expérimenter la géolocalisation du texte. Pendant ses vacances sur Paris, il n’a pas pas beaucoup de temps, Paris est une ville si belle avec tant de lieux historiques à découvrir ou d’endroits pittoresques à visiter, il n’a finalement moins de temps qu’il espérait à consacrer à l’île Saint-Louis, mais il tient tout de même à voir comment fonctionne ce dispositif transmédia. Il est curieux d’observer comment cela fonctionne, car il a des projets qui pourraient entrer en écho avec dispositif géolocalisé. Il traverse donc l’île d’un pas pressé, empruntant la rue Saint-Louis en l’île, emplie de touristes comme lui. Mais avec son casque sur les oreilles, il s’isole d’eux, et l’histoire qu’il entend le transporte dans un univers qui lui est peu familier et plutôt exotique. Il comprend qu’il s’agit d’une histoire d’amour, et même s’il interrompt rapidement l’enregistrement, au bout de 30 minutes, il obtient une version du récit qu’il pourra écouter ce soir en rentrant dans sa chambre d’hôtel dans le Marais.

Le soir, alors qu’il s’apprête à écouter ce qu’il a enregistré en regardant sur son ordinateur les centaines de photographies qu’il a prises dans la journée, il se rend compte qu’il peut également utiliser une fonctionnalité qu’il n’avait pas remarquée en téléchargeant l’application sur son iPad aux États-Unis. Il existe un mode Carte d’écoute disponible dans une rubrique EXPLORER afin de composer un livre audio en choisissant un itinéraire sur une carte.

Il existe deux modes pour cette carte d’écoute. Un mode carte et un mode image.
En mode carte, Mitch peut, sélectionner dans un menu déroulant un point de départ, sélectionner un point d’arrivée, sélectionner un nombre d’étapes, sélectionner une thématique (cinéma, marche, amour, photographie, etc.), ou bien encore sélectionner l’option : Parcours libre (qui détermine en mode Shuffle un parcours au hasard).

Un plan dynamique de l’île Saint-Louis est visible sur l’écran : en fonction du parcours déterminé par l’algorithme, l’itinéraire se dessine sur le plan.
En bas de l’écran, une Ligne de temps (Timeline) permet de suivre l’écoulement de l’enregistrement créé par la combinaison des différents fragments sonores.
Des boutons sont disponibles juste au-dessus permettant de lancer la lecture (Play), de la suspendre (Pause), et de l’arrêter (Stop).

La durée de l’enregistrement est précisée, ainsi que le défilement de celui-ci avec un curseur et le temps qui défilent simultanément.
Sous la Ligne de temps, des boutons sociaux sont disponibles (ils ne fonctionnent que si l’on est identifié (via Facebook ou Twitter ou son email) : Un cœur pour indiquer qu’on apprécie cet enregistrement, un lien pour partager vers les réseaux sociaux.

L’enregistrement porte un numéro généré automatiquement par le dispositif associé au titre : livre audio.

Sous le bouton du Menu général, deux boutons (< / > ) sont accessibles et permettent d’avancer à l’étape suivante sans devoir forcément écouter l’étape présente. Ce qui suppose que la génération du fichier mp3 du parcours créé par l’algorithme existe en deux versions : une intégrale et une découpée en ses différents morceaux.

Quand Mitch clique sur le bouton Stop, son enregistrement audio est automatiquement interrompu, et il peut le retrouver en cliquant sur un bouton Livre audio qui ouvre une nouvelle page où son enregistrement va rejoindre la bibliothèque audio de l’ensemble des parcours expérimentés par les participants sur le site. Les enregistrements peuvent être ordonnés par ordre chronologique, et par ordre de préférence (les plus aimés figurent en premier). Enregistrements audios qu’il peut à son tour écouter, aimer, partager.

Un bouton permet de basculer du mode carte ou mode images. La Ligne de temps en bas de l’écran, reste identique, seul le centre de l’écran évolue pour présenter un diaporama d’images liées au parcours qu’on entend (à partir de photographies géolocalisées via Instagram sur le parcours en question).

Mitch, qui croyait sélectionner ses photographies du jour, se laisse surprendre par la fascination de ce dispositif, et compose successivement plusieurs itinéraires sonores, racontant à chaque fois une histoire différente. La fatigue le retient, tard dans la nuit, de composer sur ce mode là une histoire en français, dans cette langue qu’il ne connaît pas mais qu’il a entendu toute la journée en traversant Paris. Pour prolonger la magie.

Laurent Dumas habite quai de Bourbon, Paris 4ème

Scénario d’usage n°4

Eugénie : une grand-mère active de 70 ans

Eugénie est une retraitée dynamique de 70 ans. Ses enfants lui ont offert une tablette iPad pour son anniversaire, et elle est bien décidée à l’utiliser. Ses enfants lui ont montré comment s’en servir et elle n’hésite pas à télécharger des applications pour les tester et s’amuser avec ce nouvel outil.

Une de ses amies qui habite Paris et qui sait qu’elle aime beaucoup les promenades, lui envoie un message pour l’inviter à découvrir un site qui permet de découvrir la ville autrement, à l’aide d’un téléphone portable ou d’une tablette, en écoutant, muni d’écouteur, une histoire en déambulant sur l’Île Saint-Louis. Cette île, elle le sait, a longtemps fasciné Eugénie qui a toujours rêvé d’y vivre. Elle lui envoie donc un courriel avec un article de presse qu’elle a lu sur le web, évoquant cette œuvre in situ qu’on peut arpenter de chez soi ou sur place, article lequel est indiqué l’adresse du site en question.

Eugénie se rend sur le site depuis sa tablette. cette histoire de photographe qui recherche la femme disparue qu’il a aimé la touche. Sur le site, en plus d’une invitation à marcher en écoutant l’histoire se dérouler au fil de notre parcours, il y a la possibilité de tester le dispositif depuis chez soi. Eugénie clique sur l’icône écouter. Une carte de l’île apparaît sur l’écran. Pour préparer son itinéraire, il faut choisir un point de départ du trajet dans une liste déroulante. Eugénie choisit le Quai de Béthune comme point de départ. Puis elle sélectionne un point d’arrivée : Rue le Regrattier. Elle a le choix entre un nombre plus ou moins grand d’étapes différentes. Elle en choisit 4 dans le menu déroulant mis à sa disposition sur le site. Puis elle valide son choix et l’application calcule en un temps record son itinéraire pour lui proposer d’écouter un enregistrement composé à partir de textes géolocalisés sur le parcours de l’itinéraire qu’elle a choisi.

Librairie Ulysse, Rue Saint-Louis en l’île, Paris 4ème

Elle peut l’écouter tout de suite, ce qu’elle fait en cliquant sur la flèche qui lance l’audio immédiatement. Pendant qu’elle écoute l’histoire, elle voit défiler sur l‘écran un diaporama d’images prises par l’auteur et les participants au projet qui ont enrichi de leurs photographies du lieu et de leur cheminement à travers l’île, comme le leur propose le dispositif, lors de leur parcours sur place.

Au bout de dix minutes, Eugénie choisit d’arrêter l’expérience, non que cela ne lui plaise pas, bien au contraire, elle a même beaucoup apprécié cette écoute et d’ailleurs elle profite d’un bouton « Partager » pour l’envoyer à son amie. L’enregistrement qu’elle a écouté est en fait un fichier mp3 qui a été créé à partir de l’itinéraire et des étapes choisis par Eugénie, et il est donc envoyé en version mp3 par email comme un livre audio qu’elle pourra écouter à son tour (avec un lien qui lui permettra de retrouver le site du projet).

Eugénie répond ensuite à son amie que lors de sa prochaine visite à Paris, elle pense pouvoir venir d’ici une semaine ou deux, après les vacances, précise-t-elle car là elle aura ses petits-enfants à garder à la maison et ne pourra pas trop bouger, elle aimerait bien qu’elle l’accompagne sur place pour tester grandeur nature ce séduisant dispositif interactif.

Deux semaines plus tard, après avoir retrouvé chez elle son amie Danièle, elles se rendent ensemble sur l’île Saint-Louis. Danièle habite près de la Gare de Lyon, elles décident de se rejoindre en métro aux abords de l’île Saint-Louis, préférant garder leur force pour la promenade sur l’île.


LIMINAIRE le 27/03/2024 : un site composé, rédigé et publié par Pierre Ménard avec SPIP depuis 2004. Dépôt légal BNF : ISSN 2267-1153
Flux RSS Liminaire - Pierre Ménard sur Publie.net - Administration - contact / @ / liminaire.fr - Facebook - Twitter - Instagram - Youtube