Jean-Luc Godard, le cinéaste Franco-Suisse, né le 3 décembre 1930 est mort le 13 septembre 2022. Je vous propose de voir et d’écouter un montage d’extraits de certains de ses films. Jean-Luc Godard est l’un des plus importants cinéastes, il n’a jamais cessé de renouveler le cinéma (fer de lance de la nouvelle vague, expériences inédites de télévision, utilisation singulière et innovante de la vidéo, mais aussi ses inventions et expérimentations formelles : surimpression, rapports image/son/photo/texte).
Jean-Luc Godard a réussi, à travers ces Histoires du cinéma, à aller plus loin qu’André Malraux et son musée imaginaire et à prouver par le biais de ses films que le cinéma est le musée du réel : montrer des images n’a de sens que si l’on peut transformer le monde. Mais le cinéma montre justement qu’il ne peut se passer de l’horreur. Reprenant les textes de Maurice Blanchot, Jean-Luc Godard conclut ses histoires du cinéma en ces termes :
« L’image est bonheur mais près d’elle le néant séjourne. Et la toute puissance de l’image ne peut s’exprimer qu’en lui faisant appel.(…) L’image capable de nier le néant est aussi le regard du néant sur nous. Elle est légère et il est immensément lourd. Elle brille et il est cette épaisseur diffuse où rien ne se montre. »
Ce film est un work in progress qui montre l’histoire en train d’être écrite, rythmée par le bruit récurrent de la machine à écrire et en train d’être vue, le bruit de la table de montage. Dans le premier épisode de la série, Jean-Luc Godard, rappelle que vidéo signifie je vois, et il explique ainsi combien « la vidéo [lui] a appris à voir le cinéma et à repenser le travail du cinéma d’une autre manière. »
Ce montage sous forme de patchwork visuel et sonore est une manière de rendre hommage à Jean-Luc Godard et à son écriture.
« Si Godard fait un cinéma littéraire, c’est que, dans son art, il utilise le langage comme le ferait un écrivain. Son emploi du langage ne se limite pas à l’écriture de simples dialogues, il appartient à une vraie réflexion sur la parole, sur la nature et la fonction des mots. C’est un travail et une réflexion poétique sur - et par - le verbe, le langage comme outil de communication. Et si, comme il le constate avec Eluard, il y a une mort dans la conversation, il sait que la vraie vie du langage est ailleurs, dans la poésie. « Le langage poétique surgit des ruines, écrit Ferdinand dans son cahier, la poésie est la reconstruction d’un langage plus juste, sur le cadavre d’une langue, morte dans la conversation. »
Questionnaire Blow up : Jean-Luc Godard
1. Une scène d’ouverture…
À bout de souffle
2. Une performance d’acteur…
Anna Karina dans Vivre sa vie
3. Une voix…
La voix de Jean-Luc Godard dans Lettre à Freddy Buache
4. Une bande originale…
Nouvelle vague
5. Une réplique…
Pierrot le fou
6. Un générique de film…
Sauve qui peut (la vie)
7. Une affiche…
Passion
8. Un premier émoi érotique…
Myriem Roussel, dans Je vous salue Marie
9. Un fou rire…
Bande à part
10. Une frayeur…
Week-end
11. Une larme…
2 ou 3 choses que je sais d’elle
12. Un classique du cinéma...
Le mépris
13. Une scène que vous adorez dans un film que n’aimez pas trop…
Soigne ta droite
14. Une scène que vous n’aimez pas du tout dans un film que vous adorez…
Une femme est une femme
15. Une scène de fin…
Le mépris
16. Et enfin le plus dur : un plan, un seul…
Vous pouvez retrouver l’ensemble des extraits de films ayant servis à l’élaboration de ce montage dans la playlist Youtube Jean-Luc Godard.
Dans les ateliers d’écriture disponibles sur Liminaire, retrouvez celui de Jan Baetens élaboré d’après le film Vivre sa vie de Jean-Luc Godard : Adapter votre film préféré sous forme de texte en vers ou en prose.