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Séance 334

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Mener une réflexion sur la ville et le paysage comme expérience et mouvement. Le monde, insaisissable par essence, ne peut s’appréhender qu’à travers les surfaces familières de la ville, ses matières, les flux mécaniques ou humains qui l’habitent). Surrimpressions d’actions qui s’ignorent en créant une forme aléatoire. L’errance comme seule attache au monde. Capturer des bribes d’univers, non pour s’en emparer, mais pour les approcher, les étudier et les comprendre : "Pénétrer à l’intérieur de quelque chose que tu voudrais découvrir ou comprendre." Une réflexion sur l’être au monde écrite à la deuxième personne du singulier. Avec cette technique littéraire, dans laquelle le narrateur s’adresse au lecteur, pas de proximité entre le narrateur et le personnage, ni même de distance. C’est un entre-deux inconfortable, difficile à situer.

Les zones ignorées, Virginie Gautier, images de Gilles Balmet, Les éditions du Chemin de Fer, 2010.

Présentation du texte :

Un homme déambule dans une ville et voit plus qu’il n’observe. Murs, maisons, rues, perspectives défilent en un long travelling visuel et sensoriel qui nous plonge au plus profond des surfaces familières de la ville, des matières, des flux mécaniques ou humains qui l’habitent. Dans ce flot incessant, un seul point de vue, celui du personnage que l’on sent à l’abandon et pour qui l’errance semble la seule attache au monde.

Les images de Gilles Balmet jouent entre le microscopique et le satellitaire, entre processus et expressivité, mais peut-être ne sont-elle faites que de matière picturale, brute et intense pour dire autrement cette parabole qui pointe l’inhumanité de notre société et des villes qui en sont l’incarnation.

« Dans Les Sédiments, écrivait François Bon sur Publie.net lors de la sortie numérique d’une première version du texte de Virginie Gautier, le lieu est prégnant, mais toujours pris dans une cinétique, une approche, une relation. On traverse, on longe, on cherche, on contourne : extraordinaire travail sur les verbes de mouvements. Et c’est ainsi qu’on extorque aux choses, aux murs, maisons, rues, perspectives, leur empreinte rilkéenne : ce qui en fait poésie. »

Virginie Gautier a fait paraître sur le site d’édition numérique Publie.net, une version de ce récit intitulée Les sédiments, ainsi qu’un court texte pour le numéro 2 de la revue d’ici là , dirigée par Pierre Ménard.

Extraits :

« Tu fermes les yeux, aspiré par le vide tiède que ton corps referme comme un couvercle et enflent alors les souffles, les échos, les soupirs d’une cité sous terre. Murmures tirés des fonds, pressentiment de voûtes humides, de catacombes, eaux claires des puits souterrains, silence distendu. Et enflent alors les chocs assourdis des machines, sifflements, circulation des fluides, bruit de pompe, aspiration, éjection - ce qui ne se tient plus adossé dans le jour se relie au-dessous en venelles et couloirs, enchevêtrement de câbles, de tuyaux confondus-dissociés - fuite des corps, battement des cœurs innombrables et spasmes peut-être, imprévus. Il n’y a pas de périphérie, de jour de nuit, ni d’extinction.

La ville jamais ne se referme, les errements se perpétuent, les sons les signes s’articulent sans fin. Fleurs lumineuses qui clignotent, s’ouvrent ou se ferment, feux follets, braseros, sirènes, meutes, bruits de cascades, chant d’engoulevent te conduisent - tu ne leur accordes pas moins de réalité - vers un sommeil de courte durée. »

Les zones ignorées, Virginie Gautier, images de Gilles Balmet, Les éditions du Chemin de Fer, 2010.

Auteur :

Née en 1969, vit à Montreuil-sous-Bois. Virginie Gautier étudie aux Beaux-Arts puis mène un travail artistique en réalisant des sculptures, photographies, vidéos, et des œuvres in situ dans le paysage. Elle développe une pratique autour des questions d’espace, de perception et de déplacement, qu’elle poursuit aujourd’hui en écrivant. Elle enseigne les Arts Plastiques en Seine-Saint-Denis. Virginie Gautier a fait paraître sur le site d’édition numérique Publie.net, une version de ce récit intitulée Les sédiments, ainsi qu’un court texte pour le numéro 2 de la revue d’ici là, dirigée par Pierre Ménard.

Liens :

Site de la maison d’édition le Chemin de Fer

Extrait de l’ouvrage Les "Zones ignorées"

Le site de Gilles Balmet Présentation des éditions Le Chemin de Fer sur l’encyclopédie Wikipédia

Les sédiments, première version du texte de Virginie Gautier paru sur Publie.net

Extrait du texte dans le numéro 2 de la revue d’ici là sur Publie.net


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